Bien souvent le personnel des EHPAD oublie que la maltraitance peut revêtir une forme plus vicieuse, en pensant bien faire, il utilise le côté affect, il nous semble parfois anodin à nous soignant d'appeler les résidents dont on a la charge "ma belle, mamie, ma chérie mon beau, mon chéri".
L’exercice au quotidien des soins de confort, la durée du séjour , les liens qui se tissent, entrainent un partage de l'intimité, l'accompagnement dans la vie quotidienne, contribue à renvoyer à un mode de vie familial, le vieillissement lui même modifie la distance dans la communication.
En vieillissant, le toucher est plus aisé pour les personnes âgées comme garder une main qu'ils viennent de serrer, la connaissance des déficits dans la démence enseigne aux soignants la communication non verbale.
Ce parler se caractérise par un rythme plus lent, une intonation exagérée, un ton de voix de hauteur élevée, un volume plus fort, de nombreuses répétitions, un vocabulaire et une grammaire simplifiés, l’utilisation de diminutifs ("mémé", "papy"…), la présence de petites questions ajoutées à la fin d'une phrase ("…, on y va ?"), l’utilisation de pronoms collectifs ( "on va manger") ou encore le tutoiement
Et pourtant en utilisant ce type de communication condescendant/infantilisant, nous pouvons, sans réellement en prendre conscience, renforcer la dépendance et favoriser l’isolement, ainsi que la dépression, une réduction de l'estime de soi au retrait social chez le résident, ainsi qu’une probabilité de résister aux soins (ou de rejeter les soins) s’accroît significativement en présence d’un langage "personnes âgées".» ce qui contribue à une spirale de déclin physique, cognitif et fonctionnel. .
Il existe pourtant des résidents ou résidentes qui souhaitent être appelés par leur prénom, une simple transcription sur le projet de vie, permet de respecter le choix du résident.
Bien souvent c’est aussi à la demande de la famille que le personnel peut appeler le résident par son prénom dans les deux situations le vouvoiement reste de rigueur
Une sensibilisation du personnel peut conduire à modifier le parler "personnes âgées" dans les EHPAD.
Auteur : Jomey stéphane
Responsable publication soignant en EHPAD.fr