La complexification du secteur d’hébergement de la personne âgée dépendante, les récents cadres réglementaires générés par les politiques publiques ont donné naissance à un nouveau type de directeur.
Ce nouveau directeur est souvent issu des entreprises de commerce ou de conseil dans le cadre, très en vogue, des reconversions.
Où est passé ce dirigeant charismatique d’autrefois, issu des équipes, impliqué et motivé autour des savoirs-faire, à la fois philosophe, penseur, expert en sciences humaines, voire en sciences religieuses ?
Autrefois directeur d’hospice ou de dispensaire, il connaissait le métier depuis le bas de l’échelle, il reconnaissait les besoins et les compétences de tous et chacun.
Or, notre nouveau directeur, propulsé à la tête d’un établissement, n’a pas eu le temps de s’imprégner de l’action, de la motivation de l’équipe des soignants.
Il connaît la législation, les protocoles, les procédures, les plannings, les objectifs... mais de façon théorique.
Pourtant, on entend ce leitmotiv : la santé, ça n’a pas de prix.
Oui, mais elle a un coût. Ce coût, nos dirigeants bien formés, formatés à la gestion, privés d’une culture profonde de clinicien, de pratiquant de soins médicaux et humains savent compter, savent gérer.
Mais comment s’intégrer à une équipe entièrement tournée vers le PATIENT, loin des calculs froids et obtus d’une gestion inhumaine, elle cherche à répondre au mieux aux attentes et aux besoins de LA PERSONNE.
Prendre en compte l’humain, c’est s’inquiéter autant des préoccupations de soignés que des soignants.
Cette façon de gérer et de nommer des directeurs loin de la base ne fera qu’agrandir le fossé entre les directions et les professionnels du terrain.
Jomey stéphane
Responsable publication soignant en EHPAD.fr