La perte de poids
La perte de poids est fréquemment rencontrée chez les patients présentant une maladie d'Alzheimer (MA).
Cette perte de poids n'est pas seulement retrouvée à un stade avancé quand les malades sont incapables de manger ou n'ont pas d'appétit; elle peut apparaître très tôt ou cours de la maladie, parfois même avant le diagnostic de MA. Une perte de poids jugée comme pathologique (supérieure à 4°% du poids initial) est un facteur de risque de mortalité.
Un gain de poids, par contre, est un facteur protecteur.
A savoir
Dans l'état actuel des connaissances, la perte de poids observée dans la MA ne serait pas due à une augmentation des dépenses caloriques. Elle pourrait être due à des altérations d'une région cérébrale impliquée dans la régulation de l'appétit.
Les altérations de la personnalité peuvent retentir sur la manière de se nourrir à partir d'un certain stade de la pathologie.
Pendant le repas, ils sont souvent distraits et lents. Il arrive aussi qu'ils pensent avoir (ou ne pas avoir) déjà mangé et refusent parfois de rester assis pendant repas. De plus, ce que l'on sait moins, c'est que cette maladie modifie le goût l'odorat. Ces perturbations peuvent même entraîner une anorexie.
Tous ces troubles sont ainsi souvent responsables d'une perte de poids et d'une ( dénutrition protéino-énergétique). Les malades deviennent alors plus fragiles, moins résistants aux infections, moins autonomes (risque de chutes, escarres).
La prise en charge nutritionnelle de la maladie d'Alzheimer doit permettre d'éviter la perte de poids, de maintenir une qualité de vie
Cette prise en charge nutritionnelle concerne des règles hygiéno-diététiques facile mettre en application .
Une bonne hygiène bucco-dentaire permet une meilleure alimentation.
Le repas n'a pas seulement un intérêt nutritionnel, il structure la journée. C'est aussi un moyen de diminuer l'isolement social.
Recommandations
Apprendre à s'adapter à la personne malade, elle ne peut pas changer,
Si la personne âgée malade refuse de manger assise : prévoir des aliments qu'elle pourra manger debout.
Si elle refuse de coopérer (se laver, s'habiller, manger etc.) : ne pas s'énerver, essayer à un outre moment.... et en attendant, pourquoi pas mettre de la musique douce, chanter, danser, jouer (jeux de cartes, etc.), se promener.
L'alimenter suffisamment et de façon équilibrée
- donner si possible des produits laitiers à chaque repas,
- de la viande, du poisson, des oeufs au moins une fois par jour,
- des crudités (légumes ou fruits) si possible à chaque repas, un plat de légumes cuits : une fois par jour,
- un plat de pommes de terre, de pâtes, de riz ou de légumes secs au moins une fois par jour,
- du pain à chaque repas,
- de l'eau à volonté.
Bien manger,
c'est manger de tout, au moins trois "vrais" repas par jour, ni trop ni trop peu, en se faisant plaisir.
En cas de fatigue, se souvenir que la personne âgée malade ne doit pas sauter de repas.
Les aliments qui peuvent être consommés debout
La table doit être adaptée au handicap du malade pour faciliter son alimentation. Elle doit être agréable avec une jolie nappe, des sets de table antidérapants, de la vaisselle de couleur contrastée. Les assiettes et les verres doivent être stables et les couverts appropriés. La place à table doit être toujours identique pour éviter de désorienter la personne malade. Il est préférable de servir les plats un à un plutôt que de proposer un plateau repas, certaines personnes peuvent être désorientées si plusieurs aliments sont servis en même temps.
Pendant le repas, il faut vérifier la température des plats, nommer et décrire les aliments.
A savoir
Une étude récente a montré que les personnes âgées présentant de tels troubles mangent davantage s'ils prennent leur repos dans une salle à manger bien éclairée et peu bruyante.
Que manger?
Une alimentation, variée, fractionnée (avec des collations) et enrichie doit être proposée.
Il faut éviter les entrées peu caloriques et les potages clairs qui sont volumineux par rapport à l'énergie qu'ils apportent.
Le petit déjeuner est le repas idéal pour apporter davantage de calories. Les plats doivent être bien relevés pour stimuler l'appétit.
La couleur, l'odeur, la texture des aliments ont aussi une grande importance. Il est souvent utile de prévoir des plats faciles à manger
(même avec les doigts)
pizza, quiches, sandwiches composés avec (au choix) : salade, tomates, champignons, tapenade, poulet, fromage, rondelles de radis, fromage de chèvre frais, rillettes de saumon, de thon, omelette, rouf dur, etc. saucisson, surimi, légumes crus en bâtonnets, fromages.
Il est nécessaire de revoir avec le médecin traitant la prescription d'un éventuel régime alimentaire afin de supprimer ceux qui sont inutiles (sans sucre, sans sel). Les suppléments diététiques hypercaloriques et hyperprotéinés sont intéressants pour satisfaire les besoins énergétiques. Ils permettent, sous un faible volume et avec une consistance et un goût adaptés, de couvrir les besoins journaliers en complément d'une alimentation normale.
A savoir
Différentes études ont montré l'efficacité de ces suppléments nutritionnels ; ils sont généralement bien acceptés et permettent, en augmentant l'apport journalier en protéines et en énergie, d'améliorer le poids et le statut nutritionnel des personnes âgées fragiles .
Auteur : S.Joheir
Formateur professionnel d'adultes
Cette page vise à offrir des conseils.
Elle ne remplace aucunement l’avis des professionnels de la santé.
Consultez votre professionnel de la santé au sujet de tout changement dans l’état de la personne ou pour toute question, préoccupation ou inquiétude
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