Son regard est lourd de tristesse et de reproches. Je la raccompagne dans sa chambre.
Elle m'avoue alors qu'elle a du mal à accepter de vivre ici, dans «cette unité fermée ».
Je la rassure un peu et repars. Je me sens désemparée et impuissante.
Lors de la réunion d'équipe, je parle de ce qui s'est passé. Je dis ce que j'ai ressenti.
Je savais que la réponse que je lui avait donnée était une fuite. J'ai envie que nous aidions Mme H. et je propose qu'on puisse parler avec son fils.
Il faudrait qu'il amène les chiens dans l'institution pour rassurer Mme H. dans un premier temps. L'équipe accepte exceptionnellement.
Ensuite, je propose de demander à son fils de l'amener voir ses amis ou voisins de temps en temps.
S'il ne pense pas pouvoir le faire, proposer à Mme H., dans un premier temps, de les accueillir le dimanche dans l'institution car ce que veut Mme H., c'est surtout renouer les contacts avec son milieu familial et amical.
C'est très important pour qu'elle se stabilise. Elle SUBIT son installation dans l'institution. Il faut qu'elle puisse organiser sa nouvelle vie.
En parallèle, je propose de sortir Mme H. de temps en temps au village pour qu'elle fasse ses petites emplettes.
Elle en est capable et cela lui redonnera confiance en elle.
L'équipe me fait confiance et propose qu'on mette cela en place, progressivement, en observant les réactions de Mme H. Je me sens soulagée et heureuse pour elle.
Je dois appeler son fils le lendemain et je vais en parler avec Mme H. pour savoir comment elle envisage ces différents aspects de sa prise en charge.
Dianne Frémont
étudiante IRTS