Je comprends sa fatigue et après l'avoir accompagné jusqu'à l'ascenseur, je le confie à une Aide-soignante pour qu'elle le monte en chambre. Je suis prise par les demandes des autres résidents et me consacre à eux sans plus me soucier de MrT.
Une bonne demi-heure plus tard, des personnes étrangères à l'établissement entrent « en furie>' dans le bureau de la direction pour dire qu'un monsieur âgé, l'air hagard et apparemment sourd, à moitié débraillé, est sur le chemin et barre la route aux automobilistes.
Le directeur sort vite et constate que Mr T. est effectivement dehors... Il me fait appeler pour le calmer et le ramener.
Ce que je fais sans trop de mal. Mr T. me regarde et lorsque je lui demande ce qu'il fait, il me répond : « je suis allé faire une petite ballade ». Il ne se rendait visiblement pas compte de ce qui s'était passé.
Au fond de moi-même, je suis très angoissée et en même temps «soulagée» qu'on l'ait récupéré « entier ».
D'habitude, je suis plutôt vigilante dans la surveillance des patients et je ne comprends pas bien ce qui s'est passé. Mr T. a l'habitude de se promener dans l'établissement mais il n'en était jamais sorti pour se mettre en danger.
Je me sens coupable et vais en discuter avec l'Aide-Soignante à qui je l'ai confié. Elle me dit qu'il est effectivement rentré dans son lit et a dû repartir après.
Les portes de l'établissement ne sont pas ouvertes. Je me dis qu'il s'est débrouillé pour passer inaperçu mais du coup je me pose la question de la sécurité des gens qui sont libres de se promener.
Mr T. est de plus en plus désorienté et prenait un traitement plus fort par rapport à cela. Nous étions prévenus mais ce genre d'épisode ne s'était jamais produit. Sa maladie prend plus d'ampleur que ce que nous avons pensé.
Il nous faudra à l'avenir plus le surveiller sans pour autant l'enfermer car cet homme a besoin de se promener, de faire son petit tour
Je passe l'information à l'équipe des Aides-Soignantes, je mets une note à l'infirmier et laisse un mot à la veilleuse de nuit.
Je suis allée en parler avec ma direction, qui a eu aussi très peur mais qui m'a dit que cela ne devait plus se produire.
Je n'étais pas LA responsable. L'état de Mr T. «s'empirait ».
Nous devions prendre les précautions adéquates. La direction allait en parler à la fille de Mr T. pour re-discuter de cette prise en charge avec elle et son père.
Notre vigilance à tous était requise car nous devions protéger les gens qui nous étaient confiés.
Dianne Frémont
Étudiante IRTS