Mme B. était aide soignante, a élevé seule son fils unique. J’ai rencontré une de ses ancienne voisines qui la décrit comme une personne conviviale, communicative, amusante et aussi émotive.
Mme B. du fait de sa pathologie sévère, présente des troubles du langage important, celui-ci est très confus, constitué essentiellement de mots jargonnés. Par contre, cette résidente reste très sensible et réactive à la communication non verbale, notamment au regard au toucher.
Lors de nos première rencontres Mme B. accepte facilement nos échanges elle est avenante voire drôle. Ainsi pour communiquer avec elle j’ai essentiellement utilisé la stimulation par le regard, le touché pour capter son attention. Il me semble que nos échanges peuvent sembler incohérents, mais à moi ce contact me semble très important pour elle.
Depuis quelques semaines l’état de Mme B. s’est détérioré sur le plan psychique et comportemental, elle passe beaucoup de temps à pleurer et a des phases d’agressivité, elle jette au sol tout ce qui est à portée de mains. J’ai tenté de passer plus de temps à ses côtés, en lui tenant la main. J’ai essayé de calmer son angoisse. Malgré l’incohérence de ses propos, ces échanges m’ont semblés avoir un effet positif sur son humeur.
Suite à la réunion avec l’équipe pluridisciplinaire le médecin traitant a décidé d’adapter son traitement dans le but d’apaiser son anxiété et les troubles du comportement associés. Suite à la mise en place de ce traitement Mme B. avait de rare moments de d’accalmie où elle semblait moins angoissée indépendant d’une présence ou non à ses côtés.
Le fils de Mme B. est très présent aux côtés de sa mère depuis son entrée dans la structure et encore plus depuis la dégradation récente de celle-ci. Il vient notamment souvent aux moments des repas Pour lui la phase que traverse sa mère est plus difficile à accepter encore que la maladie. Je l’ai rencontré à plusieurs reprises, dans nos nombreux échanges , il a pu m’expliquer que les repas ont toujours été des moments importants pour sa maman. Il m’a aussi confié être totalement démuni face à la souffrance et l’angoisse de sa mère. Il supporte mal de la voir pleurer constamment sans pouvoir comprendre les raisons.