widget-member .form-group small a:first-of-type { display: none; }

Note de réflexion sur la pratique professionnelle

 

 

Sujet n° 1

Dans l'accompagnement des personnes dépendantes et fragilisées, il n'est pas facile d'établir avec elles la juste distance :

on oscille entre éloignement et forte implication, entre fusion et sentiment de rejet.

Que pensez-vous de cette affirmation?

Développez votre réflexion en vous appuyant sur votre pratique professionnelle.

 

Sujet n° 2

L'AES travaille au sein d'une équipe pluridisciplinaire.

Quelle place est-il supposé tenir au niveau de l'équipe

Quelles sont ses compétences propres?

Qu'apporte-t-il au sein de l'équipe et en quoi le travail d'équipe lui est-il utile ?

Appuyez-vous sur des exemples tirés de votre pratique professionnelle.

 

 

 

Correction

Sujet 1

Cette affirmation soulève une question centrale dans l'accompagnement des personnes dépendantes et fragilisées : la gestion de la juste distance professionnelle. En tant qu'étudiant accompagnant éducatif et social (AES), cette notion est cruciale pour maintenir un équilibre entre l'empathie nécessaire et la distance protectrice, autant pour la personne accompagnée que pour soi-même. Voici une réflexion basée sur ma pratique et du métier d'AES.

Dans l'accompagnement de personnes en situation de dépendance, le risque d'être soit trop distant, soit trop impliqué émotionnellement est fréquent.

Toutefois, trop de distance peut entraîner un sentiment d'abandon chez la personne accompagnée, surtout lorsqu'elle est déjà en situation d'isolement. À l'inverse, une implication excessive peut mener à un attachement trop personnel, risquant de brouiller les frontières professionnelles, voire de créer un lien de dépendance émotionnelle.

L'une des compétences clés du métier d'AES est d'encourager l’autonomie des personnes accompagnées. Maintenir une juste distance permet de respecter leur capacité à prendre des décisions, tout en étant là pour soutenir, encourager et sécuriser. Être trop proche risque d’infantiliser la personne accompagnée, tandis que la distance excessive peut être perçue comme un manque de soutien.

En tant qu'accompagnant éducatif et social, la gestion de la juste distance est un défi quotidien. Cette oscillation entre proximité et éloignement est un équilibre dynamique, à ajuster en fonction de chaque personne accompagnée et de ses besoins spécifiques. La clé réside dans l’autoréflexion constante, le soutien de l’équipe, et l’application rigoureuse des compétences du référentiel AES pour assurer un accompagnement bienveillant, respectueux et sécurisant.

Sujet 2

1. Quelle place l'AES est-il supposé tenir au niveau de l'équipe ?

L'AES occupe une place centrale au sein de l'équipe pluridisciplinaire en tant que professionnel de terrain, proche des personnes accompagnées au quotidien. Sa mission principale est d’assurer un soutien dans les actes de la vie quotidienne et de favoriser l’inclusion sociale des personnes en situation de vulnérabilité, tout en respectant les directives des autres professionnels, comme les éducateurs spécialisés, les infirmiers, les psychologues, ou encore les travailleurs sociaux.

L’AES agit souvent en interface directe avec les personnes accompagnées, ce qui lui permet de recueillir des observations cruciales sur leur état émotionnel, physique et relationnel. Ces informations sont ensuite transmises à l’équipe pluridisciplinaire pour adapter les actions ou le projet personnalisé de la personne.

Exemple pratique : Dans un EHPAD où je suis intervenu, mon rôle consistait à accompagner les résidents dans leurs activités quotidiennes, tout en rapportant les changements observés à l’infirmière ou au psychologue. Un jour, j'ai remarqué que Mme B, une résidente, avait un comportement inhabituel de retrait. En partageant ces observations, l’équipe a décidé d’évaluer son état de santé plus en profondeur, révélant une dépression naissante. Mon observation a permis à l’équipe de réagir rapidement et d’ajuster le suivi.

2. Quelles sont les compétences propres de l'AES ?

L’AES possède des compétences spécifiques qui lui permettent de répondre aux besoins des personnes accompagnées tout en respectant les cadres de travail établis par l’équipe pluridisciplinaire. Selon le référentiel, ses compétences propres se déclinent principalement dans plusieurs domaines :

Accompagnement dans les actes de la vie quotidienne : soutenir la personne dans ses activités (toilette, repas, déplacements) tout en favorisant son autonomie (Bloc 1).

Accompagnement social et relationnel : encourager l’inclusion sociale, la communication et les interactions de la personne accompagnée avec son environnement (Bloc 3).

Capacité d'observation et d'évaluation : l'AES doit être attentif aux signes de changement chez la personne, qu'ils soient physiques, émotionnels ou comportementaux, et les rapporter de manière appropriée à l’équipe (Bloc 5).

Exemple pratique : Lorsque j'ai accompagné une personne en situation de handicap dans un foyer de vie, mon intervention ne se limitait pas seulement à l’aide pour la toilette ou les repas. J’ai également travaillé sur le développement de ses compétences sociales en organisant des activités collectives, telles que des jeux de société. J’ai pu observer l’évolution de sa participation sociale et transmettre ces progrès à l’équipe, ce qui a permis d’ajuster son plan de prise en charge pour renforcer son inclusion.

3. Qu'apporte l'AES au sein de l'équipe et en quoi le travail d'équipe lui est-il utile ?

L'AES apporte une vision de terrain unique à l’équipe pluridisciplinaire. Étant en contact quotidien avec les personnes accompagnées, il a une connaissance fine de leur comportement, de leurs habitudes et de leurs besoins. Cela lui permet de faire des transmissions essentielles pour ajuster le projet personnalisé ou les interventions spécifiques. Sa présence constante lui permet également d’assurer une continuité de l’accompagnement, en étant un repère stable pour la personne.

Le travail d'équipe est indispensable pour l'AES, car il lui permet de bénéficier des compétences complémentaires des autres professionnels. Les échanges avec les éducateurs spécialisés, les psychologues ou les infirmiers enrichissent ses pratiques et lui permettent de mieux comprendre les dimensions plus techniques ou cliniques des interventions. Cela l’aide à adapter son accompagnement de manière plus précise et à agir en cohérence avec les objectifs globaux fixés pour la personne.

Exemple pratique : Dans une MECS, j’accompagnais un jeune ayant des troubles du comportement. Grâce aux réunions d’équipe pluridisciplinaire, j’ai pu comprendre les recommandations des éducateurs spécialisés et du psychologue pour gérer certaines crises d’angoisse. En retour, mes observations sur les moments déclencheurs de ses crises ont aidé l’équipe à mieux adapter les interventions et à définir des stratégies de prévention.

Conclusion

L'AES occupe une place de pilier quotidien dans l’accompagnement des personnes en situation de vulnérabilité. Ses compétences propres, notamment en matière d'accompagnement dans la vie quotidienne, de socialisation et d'observation, apportent une richesse essentielle à l’équipe pluridisciplinaire. Le travail d’équipe, quant à lui, permet à l'AES d’ajuster ses interventions et d'enrichir ses pratiques grâce aux apports des autres professionnels, créant ainsi un cadre de soutien cohérent et adapté pour chaque personne accompagnée.

15 votes. Moyenne 2.2 sur 5.

Ajouter un commentaire

Anti-spam