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Note de réflexion sur la pratique professionnelle

(durée deux heures)

Le candidat traitera au choix l’un des deux sujets

 

Sujet n°l

S’engager dans une relation, mobilise les affects du professionnel.

L’absence d’analyse de ses émotions et ses sentiments peut nuire à l’accompagnement des personnes.

A partir de votre expérience professionnelle, argumentez cette affirmation.

 

Sujet n°2

Le décès d’un résident constitue toujours un moment délicat, voire difficile.

En qualité d’AES, quelles propositions d’accompagnement auprès de la famille du défunt et des autres résidents pourriez-vous faire?

correction

Sujet 1

L'affirmation selon laquelle "s'engager dans une relation mobilise les affects du professionnel" met en lumière l'importance de la dimension émotionnelle dans les métiers d'accompagnement, notamment dans le domaine de l'accompagnant éducatif et social. Il est vrai que l'absence d'analyse des émotions et des sentiments peut nuire à la qualité de l'accompagnement des personnes. Voici une réflexion sur cette thématique à partir de l'expérience professionnelle en Maison d'Enfants à Caractère Social (MECS) :

1. Comment les affects se manifestent-ils dans une relation professionnelle ?
Dans mon expérience au sein de la MECS, les affects se manifestent dès les premiers contacts avec les jeunes. Le lien de confiance qui se crée avec un adolescent nécessite un engagement émotionnel, car il s'agit souvent d'enfants et d'adolescents ayant vécu des traumatismes. Cela peut susciter chez le professionnel des sentiments d'empathie, de compassion, mais aussi de frustration ou d'impuissance face à certaines situations complexes. Par exemple, en accompagnant un jeune victime de maltraitance, il est naturel d'éprouver des émotions fortes, comme la tristesse ou la colère face à l'injustice qu'il a subie. Ces affects influencent la manière dont le professionnel va aborder la relation et les interventions qu'il va mettre en place.

2. Pourquoi l’absence d’analyse des émotions peut-elle nuire à l’accompagnement ?
Si le professionnel ne prend pas le temps de réfléchir à ses propres émotions et ne les analyse pas, ces dernières peuvent altérer son jugement. Dans le cadre de mon travail, un manque d’analyse émotionnelle pourrait me conduire à prendre des décisions basées sur des réactions affectives plutôt que sur des réflexions objectives. Par exemple, si je suis trop affecté par la colère ou la tristesse en écoutant un jeune raconter ses difficultés, je risque de me montrer soit trop protecteur, soit de ne pas instaurer la distance professionnelle nécessaire. Cela pourrait entraver l’autonomie du jeune ou fausser l'accompagnement. De plus, sans analyse, le professionnel risque de transférer ses propres émotions sur la personne accompagnée, créant une relation déséquilibrée qui ne respecte pas les besoins individuels du jeune.

3. Quels mécanismes d’analyse émotionnelle peuvent être mis en place ?
Pour éviter que les émotions ne nuisent à l’accompagnement, il est essentiel de développer des compétences d’autoréflexion. Personnellement, j'ai intégré plusieurs outils dans ma pratique :

La supervision : Participer à des réunions avec l’équipe pluridisciplinaire permet de partager ses ressentis, de les analyser avec du recul et de trouver des solutions collectives aux difficultés rencontrées.

L’écriture réflexive : J'ai adopté la pratique de rédiger des notes personnelles après les interventions marquantes. Cela me permet de prendre du recul sur ce que j’ai ressenti et d’identifier les situations qui pourraient m’affecter émotionnellement à l'avenir.

Le contrôle émotionnel : Je travaille également sur la gestion de mes émotions au quotidien en prenant conscience des signaux corporels (respiration, tensions) pour m'apaiser et rester centré sur l’accompagnement du jeune.

4. Comment cette analyse renforce-t-elle la qualité de l’accompagnement ?
Lorsque je suis capable d'analyser mes émotions, cela me permet d'adapter mon accompagnement de manière plus adaptée et professionnelle. Par exemple, en prenant conscience de ma colère face à certaines situations d’injustice, je m’assure de ne pas la projeter sur les jeunes, mais plutôt de l'utiliser comme moteur pour les accompagner avec plus de bienveillance et de rigueur. De plus, cette démarche me permet de rester à l’écoute des besoins réels des jeunes sans être envahi par mes propres affects, ce qui améliore la relation de confiance et favorise leur développement personnel.

Ainsi, analyser ses émotions est une compétence clé pour tout accompagnant éducatif et social, car elle permet de maintenir un accompagnement juste, respectueux et efficace, tout en préservant la qualité de la relation professionnelle.

Sujet 2

 

Le décès d’un résident est un moment particulièrement délicat dans une structure d’accueil, que ce soit pour la famille du défunt, les autres résidents, ainsi que pour l’équipe soignante. En tant qu'Accompagnant Éducatif et Social (AES), mon rôle est d’apporter un soutien émotionnel tout en veillant à l’accompagnement des personnes impactées par cet événement. Voici quelques propositions d’accompagnement pour la famille du défunt et les autres résidents :

1. Accompagnement de la famille du défunt

Accueil et soutien émotionnel immédiat : Dès l’annonce du décès, il est primordial d’accueillir la famille avec une écoute attentive et empathique. Je serai disponible pour répondre à leurs questions et leur offrir un espace de parole. Il est important de respecter leur rythme, leurs émotions, et de rester disponible tout au long de ce processus difficile.

Création d’un espace de recueillement : Proposer à la famille un espace dédié où elle peut se recueillir et dire au revoir à leur proche dans l’intimité. Cet espace doit être calme, accueillant et respecter leurs croyances ou rituels religieux, si applicable.

Aide dans les démarches administratives : En collaboration avec l’équipe, je peux proposer d’assister la famille dans les premières démarches administratives à effectuer, ou les orienter vers les services compétents. Cela peut soulager la famille dans ces moments de grande émotion et d’incertitude.

Rituels de fin de vie personnalisés : Selon les souhaits du défunt ou de la famille, organiser des rituels de fin de vie peut apporter du réconfort. Que ce soit une cérémonie dans la structure, la diffusion de musique particulière, ou la participation de la famille à des gestes symboliques, ces rituels peuvent les aider à mieux traverser cette période de deuil.

Suivi post-décès : Même après le décès, il est important de maintenir un lien avec la famille. Un message de condoléances ou une invitation à une cérémonie de commémoration en hommage au défunt (si cela est pratiqué dans l’établissement) peut aider à adoucir leur douleur et montrer que leur proche a été pris en charge avec respect jusqu’à la fin.

2. Accompagnement des autres résidents

Informer les résidents avec bienveillance : Annoncer un décès peut être un choc pour les autres résidents. Il est essentiel d’aborder cette étape avec tact, en adaptant la manière dont la nouvelle est partagée selon la personnalité, l’âge et la fragilité psychologique des autres résidents. Il peut être utile de se concerter avec l’équipe pluridisciplinaire pour adapter la communication à chacun.

Organisation de moments d’échange : Proposer un moment collectif pour permettre aux résidents de parler de leurs ressentis, de partager des souvenirs du défunt et d’exprimer leur chagrin. Ces temps d’échanges peuvent être encadrés par un psychologue ou un membre de l’équipe pluridisciplinaire, afin d’aider à la gestion des émotions et du deuil. Cela peut également renforcer la cohésion au sein du groupe.

Soutien individuel : Certains résidents, particulièrement proches du défunt, peuvent avoir besoin d’un accompagnement plus individuel. Une écoute attentive et un soutien psychologique peuvent être nécessaires pour qu’ils expriment leur douleur. Pour ceux qui ont des difficultés cognitives ou des troubles de l’expression, il peut être important d’être encore plus attentif à leurs réactions émotionnelles.

Maintien d’un cadre sécurisant : Pour éviter l’angoisse ou la confusion chez certains résidents (notamment chez ceux souffrant de maladies neurodégénératives), il est important de maintenir un cadre de vie rassurant. Le quotidien doit continuer avec ses repères et ses activités régulières, même si des adaptations peuvent être faites pour tenir compte de l’événement. Cela contribue à éviter un sentiment d’insécurité ou de déstabilisation.

Commémoration adaptée : En fonction de la culture et des besoins des résidents, organiser un moment collectif pour rendre hommage au défunt peut les aider à surmonter le choc du décès. Ce moment doit être respectueux des croyances et des sensibilités de chacun, tout en favorisant une expression émotionnelle positive.

3. Collaboration avec l’équipe pluridisciplinaire

Travail en équipe : En tant qu’AES, il est essentiel de ne pas être seul dans cet accompagnement. Collaborer avec les infirmiers, le psychologue, les éducateurs spécialisés, et autres professionnels permet de mieux répondre aux besoins de chacun et d’adapter les interventions de manière collective et réfléchie.

Débriefing d’équipe : Après un décès, il est également important de se réunir entre professionnels pour échanger sur ce qui a été fait, analyser les ressentis et ajuster les pratiques futures si besoin. Ce temps de parole interne permet aussi à l’équipe de se soutenir mutuellement, car le décès d’un résident peut aussi impacter les soignants émotionnellement.

En conclusion, l’accompagnement après un décès repose sur un soutien émotionnel, une écoute attentive et des actions adaptées à chaque personne impliquée. Cet accompagnement doit tenir compte des besoins spécifiques de la famille, des autres résidents, ainsi que des membres de l’équipe.

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