Changement de Protection chez Mme B., Résidente Dépendante
Introduction
Je suis élève aide-soignante en stage de cinq semaines dans un EHPAD. Le 10 octobre 2024, dans le cadre de mes missions de soins d'hygiène, j’ai été chargée du changement de protection de Mme B., une résidente de 87 ans atteinte de la maladie d'Alzheimer. Cette situation nécessitait de l'accompagner dans les soins intimes tout en respectant sa dignité, en suivant les protocoles de sécurité pour prévenir tout risque infectieux. Ce soin avait pour objectif d’assurer l’hygiène et le confort de Mme B., particulièrement vulnérable en raison de son état de santé.
Description de la situation
Mme B., résidente de 87 ans atteinte de la maladie d'Alzheimer, est en perte totale d’autonomie. Elle est dépendante pour ses besoins quotidiens, y compris pour le change de sa protection.
Au moment de l'intervention, Mme B. était agitée et refusait le soin en début d’intervention. J'ai appliqué des gestes rassurants et adapté ma communication pour obtenir sa collaboration. J'ai pris le soin d'expliquer chaque geste, en m'adressant calmement à Mme B., même si elle montrait des signes d’incompréhension dus à sa pathologie.
J'ai procédé au changement de protection en respectant le protocole : j'ai utilisé des gants, un tablier jetable, et suivi les étapes de désinfection. Pendant le soin, j’ai veillé à assurer la sécurité de Mme B., en gardant une main posée sur son épaule pour la stabiliser, tout en maintenant son intimité autant que possible.
Au début de l'intervention, j’ai ressenti de l’appréhension, craignant que Mme B. réagisse de manière imprévisible en raison de sa maladie. Finalement, en m’adaptant, j’ai pu réaliser le soin dans de bonnes conditions et dans un climat apaisant pour Mme B.
Questionnement
Cette situation m’a poussé à m'interroger sur la façon d’accompagner au mieux une personne dépendante, en particulier lorsqu’elle exprime un refus initial pour un soin d'hygiène essentiel.
- Comment obtenir la collaboration de Mme B. sans lui imposer le soin de manière brutale ?
- Quelle est la meilleure manière d’assurer l'hygiène tout en respectant la dignité et la sécurité du résident ?
- Quels ajustements de mon comportement et de ma communication auraient pu réduire l’agitation de Mme B. dès le début ?
Ces questions m’ont amenée à réfléchir à la manière dont le refus de la personne soignée doit être pris en compte, surtout pour des résidents atteints de troubles cognitifs.
Analyse
Pour approfondir cette situation, j’ai consulté des documents sur les pratiques adaptées pour les personnes souffrant de troubles cognitifs. La littérature montre que la prise en charge d’une personne atteinte d’Alzheimer nécessite une approche douce, empathique, et progressive pour limiter l’agitation et le refus de soin.
Compétences mobilisées :
Observation et écoute active : détecter les signes d’anxiété ou d’agitation chez Mme B., afin de prévenir tout refus ou réaction imprévisible.
Adaptation de la communication : Utiliser un langage simple et des gestes rassurants pour faciliter l’acceptation du soin par Mme B.
Précautions d’hygiène : appliquer le protocole en matière de protection individuelle (gants, tablier, nettoyage) pour minimiser les risques infectieux, particulièrement cruciaux en gériatrie.
Comparaison avec les recommandations théoriques :
Les bonnes pratiques indiquent que le respect de la dignité et de la sécurité des patients en soins d’hygiène est prioritaire. Cette expérience a renforcé mon sens de l’adaptabilité pour m’assurer que Mme B. soit en sécurité tout en respectant sa dignité et en minimisant son inconfort.
Théorisation de la pratique
L’apprentissage tiré de cette situation porte sur plusieurs éléments clés :
Importance de la communication adaptée : J’ai compris que chaque soin doit être précédé de mots rassurants et de gestes doux pour obtenir la confiance du résident, surtout chez les patients vulnérables et désorientés.
Compétences relationnelles en soins d’hygiène : J’ai pu renforcer mes compétences pour adapter ma communication à la situation de Mme B., en tenant compte de ses capacités d’écoute et de compréhension.
Prévention des risques infectieux : Le suivi du protocole de protection individuelle est essentiel pour garantir l’hygiène, un point central dans les soins aux résidents dépendants.
Projection professionnelle (Réinvestir)
Cette expérience m’incite à fixer les objectifs suivants pour mes prochains stages :
Développer mes compétences en communication pour adapter mes mots et gestes aux résidents présentant des troubles cognitifs.
Action : Avant chaque soin, prendre le temps d’établir un contact visuel et verbal pour obtenir l’attention du résident.
Mesurable : Évaluer la réaction des résidents pour ajuster mon approche si besoin.
Améliorer mon respect des procédures d’hygiène :en suivant scrupuleusement les protocoles et en effectuant un double-check pour vérifier le port de l’EPI.
Action : Mettre en application chaque étape du protocole de protection avec rigueur à chaque intervention.
Mesurable : Consigner les étapes suivies et observer l’effet sur la réduction des risques d’infection dans les soins.
Renforcer ma capacité à gérer le refus de soin : Apprendre à faire face aux refus sans imposer le soin et sans escalader la situation.
Action : Identifier des stratégies de désescalade, comme détourner l’attention du résident, avant de retenter le soin.
Mesurable : Noter les résultats et les réactions de chaque patient pour trouver la meilleure méthode pour chaque cas.
Conclusion
Cette situation m’a permis de renforcer mes compétences en soins d’hygiène et en accompagnement des résidents atteints de troubles cognitifs. L’observation et l’adaptabilité sont des qualités essentielles pour répondre aux besoins de chaque résident, et je me sens désormais plus préparée à effectuer ces soins dans un climat de sécurité et de respect. En appliquant ces apprentissages, je me sens mieux armée pour intervenir dans des situations similaires et pour garantir une meilleure qualité de soins.