http://www.drees.sante.gouv.fr le 30/03/2013 23:14:11
un résident sur quatre déclare avoir déjà été immobilisé
La question sur la pratique de la contention renseigne, de manière spécifique, sur la liberté d’aller et venir du résident et sur le consentement du résident à recevoir certains soins.
La contention physique se caractérise par l’utilisation de méthodes qui empêchent ou limitent les capacités de mobilité du résident, dans le but de garantir la sécurité de la personne âgée lorsqu’elle a un comportement estimé dangereux ou mal adapté . Elle doit être réalisée sur prescription médicale.
La personne âgée et ses proches doivent normalement être informés des raisons qui ont conduit à l’immobiliser.
Leur consentement et leur participation doivent être recherchés [ANAES, 2000 ; DGS et al., 2007].
Dans l’enquête, 11 % des résidents répondent qu’on leur a déjà mis des barrières de jour et 29 % des résidents ont déjà eu des barrières à leur lit durant la nuit .
Par ailleurs, très peu de résidents déclarent avoir eu une attache autour du ventre, aux mains ou aux pieds.
Au final, un résident sur trois déclare que, depuis son entrée dans l’établissement, on lui a déjà mis des barrières à son lit, le jour ou la nuit
L’enquête ne renseigne pas sur les motifs de la contention et ne permet pas de distinguer la contention posturale (contenir une personne ne pouvant pas se tenir assis dans un
fauteuil sans maintien) de la contention passive (contenir quelqu’un pour l’empêcher de se mobiliser).
Cependant, dans 82 % des cas, la contention était justifiée aux yeux du résident, dans 71 % des cas, les motifs de l’immobilisation lui ont été expliqués et 58 % de résidents ont déclaré avoir été prévenus avant d’être immobilisés.
Toutes choses égales par ailleurs, la contention est plus souvent expliquée par la situation de « dépendance » des personnes âgées et par la nature de l’établissement.
En particulier, les résidents ayant des difficultés à se déplacer, à assurer leurs transferts ou à faire leur toilette ou s’habiller, ont une probabilité plus forte de déclarer avoir déjà été immobilisés.
Ainsi, par exemple, 70 % des personnes ayant des difficultés pour les transferts (se coucher et se lever seul du lit, s’asseoir et se lever de son siège) déclarent avoir déjà connu une immobilisation, de même que 48 % de celles ayant besoin d’aidpour se déplacer dans l’établissement ou qui sont confinées au lit ou au fauteuil.
Le fait de mettre des barrières au lit est probablement motivé par la volonté de réduire le risque de chutes, ce risque étant plus élevé chez les personnes âgées ayant des difficultés pour se mouvoir.
Bien que les difficultés psychiques ne composent pas le facteur le plus déterminant, elles expliquent aussi de manière significative,
un recours différencié à l’immobilisation : plus les personnes combinent des problèmes d’orientation et de cohérence importants plus elles ont de chances de déclarer avoir été immobilisées.
Ainsi, logiquement, les personnes en USLD déclarent plus souvent avoir été immobilisées que les résidents de maison de retraite ou EHPAD alors que les résidents en logement foyer ne disent que très rarement l’avoir été.
D’ailleurs, une question sur la contention a également été posée aux proches des résidents et elle fait apparaître que la contention est beaucoup plus fréquente lorsque les résidents sont
considérés comme ne pouvant pas répondre à l’enquête : 65 % de ces résidents auraient été concernés au moins une fois selon leur proche, et 27 % pour les résidents pouvant répondre (pourcentage concordant avec les réponses des résidents eux-mêmes), soit 43 % de l’ensembledes résidents.