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Arménie : De nombreux malades en fin de vie souffrent

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(Erevan) – Chaque année en Arménie, des milliers de malades atteints de cancers en phase avancée endurent des douleurs aiguës qui seraient évitables, parce qu'ils ne peuvent se procurer de médicaments adéquats contre la douleur, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch dans un nouveau rapport et dans une vidéo. Alors que certains analgésiques efficaces, sûrs et peu coûteux sont disponibles en Arménie, la plupart de ces patients et leurs familles se heurtent à des obstacles bureaucratiques insurmontables pour se les procurer, ce qui constitue une violation de leur droit à la santé.

 

Human Rights Watch a identifié les obstacles suivants qui entravent un traitement effectif de la douleur en Arménie:
 

  • L'absence de morphine absorbable par voie buccale : La morphine à absorber par voie buccale, le principal médicament pour le traitement des douleurs chroniques aiguës, n'est pas disponible en Arménie.
  • Des lois restrictives : La procédure à suivre pour prescrire des opioïdes injectables est complexe, lente et passe par une bureaucratie lourde. Seuls les oncologues sont habilités à prescrire des analgésiques opiacés à leurs patients en consultation externe, et uniquement à des malades atteints de cancers. Les oncologues peuvent prescrire des opioïdes seulement après que plusieurs médecins aient rendu visite au malade à son domicile et aient donné leur aval à la décision; de multiples signatures et sceaux sont nécessaires pour chaque ordonnance.
  • Des dosages inadéquats : Bien que les règles en vigueur en Arménie n'imposent pas de plafonds aux dosages, la pratique habituelle consiste à commencer le traitement du patient avec une seule injection d'opioïdes par jour, puis d'ajouter une seconde injection quotidienne au bout d'environ deux semaines. Mais l'effet sédatif de la morphine injectable dure entre quatre et six heures, ce qui laisse le malade sans calmant adéquat de la douleur pendant la majeure partie de la journée.
  • Des procédures compliquées pour chercher les médicaments : Une fois que des analgésiques opiacés ont été prescrits, les malades du cancer ou leurs aides-soignants doivent aller retirer l'ordonnance à la polyclinique locale, puis aller chercher le produit dans un grand centre médical régional ou, à Erevan, à l'unique pharmacie qui en dispose, et enfin restituer les ampoules vides, avant qu'une nouvelle ordonnance puisse être émise. Ils doivent renouveler ce processus tous les deux jours ou, dans certains cas, chaque jour car dans la pratique, les médecins ne prescriront d'opioïdes puissants qu'en doses de 24 ou 48 heures.
  • Des procédures strictes de contrôle par la police: Tous les oncologues interrogés pour les besoins de ce rapport ont affirmé qu'ils devaient remettre à la police des rapports écrits mensuels contenant des informations détaillées sur l'identité et le diagnostic de malades qui reçoivent des analgésiques opiacés, en violation du droit des malades à la confidentialité de ces informations.

Stéphane Joumey

Rédacteur

Rédaction soignantenehpad.fr

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