Ethos. : Signifie les coutumes, les usages, les moeurs du groupe d’appartenance.
Ethiki : signifie ce qui est conforme aux usages et aux moeurs du clan, mais à cette conformité s’ajoute la dimension morale.
C’est donc une notion qui s’enracine dans la culture et les valeurs du groupe humain.
La notion de groupe est essentielle pour reconnaitre, ou non la valeur de conformité de tel geste, tel acte, telle parole en référence à une culture
commune. Lorsqu’on parle d’éthique on évoque donc une attitude de groupe par rapport à une situation. Dire que l’on a une éthique personnelle, n’a pas de sens ne serait-ce qu’au regard de l’étymologie du mot.
ETUDE DE CAS
Un monsieur qui ne meurt pas.
Patient en fin de vie, mais cette fin de vie au-delà de toute attente dure, deux semaines, un mois, deux mois, le patient n’est plus qu’esquarres. L’équipe est traumatisée par les soins quotidiens, la souffrance infligée malgré les morphiniques.
Tous les matins son fils appelle pour savoir comment s’est passé la nuit… bien ?
L’épouse qui n’en peut plus de cette « attente de la mort » la souhaite de plus en plus fort.
Un patient qui survit dans des conditions terribles.
La situation est reprise en équipe, avec la Cadre de Santé, et le médecin.
La présence quotidienne du fils qui à force de prolonger des gestes et des
attentions permanentes qui n’ont plus aucun sens dans le cas de ce patient. Le fils est dans le déni total de la finalité de la vie de son père.
Le médecin rencontre ce fils.
Ce monsieur parle longuement de son père et des relations qu’il a eu avec lui et qu’il veut maintenir.
Le dialogue s’oriente, vers la position du fils envers la fin de vie de ce patient.
Il est question du sens de cette vie encore là.
Le médecin demande au fils, de « laisser son père partir »,car celui-ci est suspendu au désir fou « d’éternité » du fils, le père est le seul et dernier rempart générationnel qui protège le fils dans son propre statut d’enfant, d’être « le fils de » ce père. Il faut faire comprendre au fils que ce statut est éternel, puisque la vie ne l’est pas.