Définitions :
Hypnose : endormir le patient
Analgésie : élever le seuil de la douleur
Curarisation : relâchement musculaire
La check-list « sécurité du patient au bloc opératoire » :
Au bloc tout particulièrement, la sécurité des patients est en lien avec la qualité du travail en équipe multiprofessionnelle. L’utilisation d’une check-list vise à améliorer le partage des informations et à réaliser une vérification croisée de critères considérés comme essentiels avant, pendant et après toute intervention chirurgicale. La mise en œuvre d’une telle check-list a démontré son efficacité pour diminuer de manière significative la morbi-mortalité postopératoire.
La check-list intervient à chaque étape de la chirurgie :
- Avant induction anesthésique
- Avant intervention chirurgicale
- Après intervention
Diagnostic médical et prescription chirurgicale à J0 :
La pose de la voie veineuse périphérique ainsi que les traitements médicamenteux (Propofol® : anesthésique, Sufentanil® : analgésique central, Atracurium® : curare ou agent bloquant neuromusculaire, Atropine® : anti-spasmodique anti-cholinergique, Paracétamol : antalgique de palier 1, Voluven® et Ringer Lactate® : solutés pour perfusion) sont administrés par le médecin anesthésiste-réanimateur.
Diagnostic médical : coxarthrose
Prescription chirurgicale : PTH Droite
2.6.1 PRE-OP :
Infirmière de bloc :
Tenue de l’infirmière adaptée au bloc afin de réduire la desquamation et l’éparpillement des particules, calot couvrant l’ensemble de la chevelure, masque afin d’éviter une contamination microbienne aéroportée et prévenir le risque infectieux.
Respecter les règles d’hygiène de base et le protocole « préparation du champ opératoire d’un membre » afin de prévenir une infection du site opératoire.
Salle d’opération :
Vérifier la salle d’opération : propreté, température (T° = 19° C), qualité d’air permettant la chirurgie prothétique orthopédique afin de prévenir les ISO (Infection du Site Opératoire), en surpression pour maitriser la contamination microbienne aéroportée (Pression ? 15 kPa) avec un flux laminaire afin de prévenir le risque infectieux.
Vérifier le matériel : dates de péremption, intégrité des emballages, témoin de stérilisation (matériel conforme) afin de prévenir le risque infectieux ainsi que sa disponibilité afin que la chirurgie se passe dans les meilleurs délais possibles.
S’assurer de la disponibilité de tous les types d’implants (différentes tailles, cimentés ou non) afin de prévenir le risque d’erreur de choix d’implants.
Vérifier le bon fonctionnement du système d’aspiration afin de quantifier les pertes sanguines du patient et de pallier à ces pertes pour le risque hémorragique.
Accueil du patient :
Faire décliner au patient son nom, prénom, date de naissance et vérifier son bracelet d’identification afin de s’assurer de son identité (identitovigilance) ainsi que le côté à opérer, le type d’intervention, le nom du chirurgien et la présence des radios du patient dans le but de prévenir le risque d’erreur de patient ou de côté à opérer.
Vérifier la préparation cutanée du patient à son accueil (2 douches pré-op, dépilation de la zone opératoire), draps du lit propres afin de prévenir du risque infectieux.
Vérifier l’absence de bijoux et vêtements personnels synthétiques sur le patient (patient habillé avec une blouse de bloc) pour prévenir le risque de brûlures.
Vérifier que le patient soit à jeun (6 heures avant la chirurgie) : pas de liquide, d’aliment, de tabac, de chewing-gum, de bonbon … afin de prévenir le risque d’inhalation du contenu gastrique.
Mr C. a bénéficié d’une antibioprophylaxie (Céfazoline : antibiotique de la famille des bêta-lactamines du groupe des céphalosporines) débutée juste avant l’intervention et poursuivie 48 heures (car le risque infectieux est élevé en raison de l’incision chirurgicale et de l’implantation de matériels étrangers) afin de prévenir le risque infectieux.
La prévention des infections en chirurgie orthopédique est un élément majeur de réussite des remplacements articulaires par prothèse.
Vérifier bilan sanguin du patient afin de prévenir le risque de saignement important (les poches de Concentrés de Globules Rouges n’ont pas été commandées à l’EFS (Etablissement Français du Sang) car le dernier bilan de Mr C. montre une hémoglobine égale à 15,6 g/100ml (normes : 14 à 18 g/100ml).
Il pourra supporter les pertes sanguines liées à l’intervention chirurgicale.
Entrée du patient en salle d’opération :
Laisser le patient couvert le plus longtemps possible pour son confort afin de prévenir un risque d’hypothermie lié à la température de la salle d’opération.
Ouvrir de manière stérile le matériel nécessaire au chirurgien et aux instrumentistes pour la PTH pour prévenir le risque d’ISO.
Installation du patient :
Mettre la couverture chauffante à usage unique pour le haut de corps du patient (T° du chauffant = 43°C) afin de prévenir le risque d’hypothermie lié à la température de la salle d’opération, à l’anesthésie générale, à l’immobilité, à la nudité du patient.
Installer le patient confortablement en décubitus dorsal en évitant les points de compression et mobiliser les membres avec précaution afin de prévenir le risque de compressions nerveuses.
Positionner le patient de telle sorte qu’il soit isolé de la table d’opération : décubitus dorsal, bras gauche en abduction à 80° dans l’alignement des épaules, bras droit sanglé sur le corps (pour ne pas qu’il gêne le chirurgien pendant l’intervention) afin de prévenir le risque d’étirements musculaires.
Mettre en place la plaque du bistouri électrique (permet le retour du courant électrique) et laisser sécher le dernier temps de Bétadine® alcoolique utilisée pour le champ opératoire afin de prévenir le risque de brûlures.
Mise en place d’une cale-hanche contro-latérale à gauche afin de prévenir un risque de chute pendant l’intervention chirurgicale (quand le chirurgien va creuser le fémur).
Champ opératoire :
Respecter les règles d’hygiène de base et le protocole « préparation du champ opératoire d’un membre » afin de prévenir le risque infectieux. (Annexe 3)
2.6.2 PER-OP :
Evaluer les pertes sanguines du patient pendant l’intervention (= 500 ml) afin de prévenir une éventuelle transfusion de poche de concentrés de globules rouges en lien avec le risque hémorragique.
NB : poches non commandées en amont à l’EFS.
Présenter les implants demandés par le chirurgien (tige fémorale, col fémoral (ou tête), cupule (ou cotyle), insert cotyloïdien pour éviter le risque d’erreur de matériel prothétique.
Se tenir à disposition du chirurgien et de ses instrumentistes pour prévenir de tout risque.
2.6.3 POST-OP IMMÉDIAT :
Surveillance de la VVP (porte d’entrée infectieuse) et du pansement adhésif occlusif afin de prévenir du risque infectieux.
Surveillance du système de drainage et perte sanguines par système de récupération de sang (Constavac Stryker®) et surveillance de l’absence d’écoulement au niveau du pansement afin de prévenir le risque hémorragique.
Noter l’heure de début de prélèvement (heure sur Stryker® = 15h50) : délai de 6 h pour retransfuser Mr C. en cas de chute du taux d’hémoglobine..
Un éventuel HémoCue® (mesure extemporanée du taux d’Hb) sera réalisé en SSPI.
Etre plusieurs personnels pour le transfert en SSPI (notamment pour maintenir les jambes serrées et alignées avec le buste) afin de prévenir le risque de luxation de la prothèse.
Mettre les sangles ventrales de maintien avec les bras le long du corps, les jambes serrées et la tête dans l’axe du corps pour le transfert en SSPI et utiliser le roller puis mettre les barrières du brancard de la salle de réveil afin de prévenir le risque de chute.
Diagnostic infirmier :
Risque d’anxiété lié à l’anesthésie générale, aux gestes opératoires, à l’environnement inconnu du bloc opératoire.