Immobilisation générale sur un matelas à dépression
Indication
Le matelas immobilisateur à dépression (MID) est utilisé pour immobiliser la colonne vertébrale, du bassin ou de la cuisse.
Ce moyen est particulièrement indiqué si la victime présente de multiples lésions.
Le MID permet aussi d’immobiliser les victimes dans la position adaptée à leur détresse (demi-assise pour une détresse respiratoire).
Justification
En immobilisant le corps entier d’une victime, le MID permet de respecter son axe tête-cou tronc et limite toute apparition ou aggravation d’une éventuelle lésion de la colonne vertébrale au cours de la mobilisation ou du transport d’une victime.
Il permet en outre d’immobiliser les membres inférieurs.
Matériel
Le matelas immobilisateur à dépression est constitué :
- D’une enveloppe souple, résistante et étanche contenant des billes de polystyrène expansé ;
- D’un robinet permettant de régler la sortie ou l’entrée d’air ;
- D’un dispositif de saisie (Poignées) ;
- Des sangles de maintien.
Il ne peut être utilisé qu’avec une pompe d’aspiration manuelle.
Son principe de fonctionnement consiste, une fois la victime installée sur le matelas, à aspirer l’air contenu dans l’enveloppe étanche.
Cette aspiration provoque une solidarisation des petites billes qui rigidifie le matelas en moulant la victime, ce qui provoque son immobilisation.
Réalisation
L’installation d’une victime sur le MID est effectuée en utilisant :
- Un brancard cuillère ;
- Une technique de relevage dite du pont à quatre équipiers porteurs ;
- Exceptionnellement un plan dur
Préalablement à l’installation de la victime, il faut :
- Placer le MID à proximité de la victime, dans une position adaptée à la technique de relevage utilisée ;
Dans la mesure du possible, la surface doit être plane et dure.
- Ouvrir le robinet pour permettre l’entrée de l’air et répartir les billes qui se désolidarisent ;
- Rigidifier modérément le MID en relevant les côtés pour faciliter la manœuvre de relevage ;
- Mettre en place un drap.
Une fois la victime déposée sur le MID à l’aide d’une technique adaptée :
- Retirer systématiquement un dispositif de portage éventuel ;
- Mettre en forme le matelas autour du corps de la victime.
Pour cela :
- Rapprocher les bords du matelas de part et d’autre de la tête de la victime ;
Cela permet au secouriste de dégager ses mains puis de les replacer à l’extérieur du matelas et poursuivre le maintien de la tête jusqu’à la rigidification de ce dernier.
Les blocs de tête peuvent être utilisés pour restreindre les mouvements du rachis cervical à l’intérieur du matelas.
Le matelas ne doit en aucun cas appuyer sur le sommet du crâne car l’aspiration de l’air entrainerait par rétraction d’une flexion de la tête.
- Maintenir les bords latéraux du matelas le long de la victime sans la mobiliser, en s’aidant des sangles de maintien ;
- Faire le vide à l’intérieur du matelas en aspirant l’air avec un dispositif d’aspiration jusqu’à ce que le matelas devienne dur ;
- Fermer le robinet et déconnecter le dispositif d’aspiration ;
- Ajuster les sangles de maintien
Une fois la victime immobilisée, si elle porte un collier cervical rigide, le relâcher.
A l'hôpital, la victime doit être placée sur le brancard de l'hôpital conditionné avec son matériel d'immobilisation.
Le retrait du matériel d'immobilisation est sous la responsabilité de l'hôpital et idéalement le transfert d'une victime suspecte d'un traumatisme du rachis entre deux dispositifs se fait à l'aide d'un brancard cuillère
Risques et contraintes :
La rigidité du matelas doit être surveillée en permanence.
Toute diminution de celle-ci nuit à la qualité de l’immobilisation générale de la victime.
Le transport de la victime doit se faire en déposant l’ensemble victime-matelas sur un brancard ou un plan dur et après l’avoir arrimé.
Le MID peut être utilisé seul, une fois rigidifié, pour porter sur quelques mètres seulement une victime.
Il faut alors bien le soutenir sur les côtés pour qu’il ne se plie pas en son milieu.
Un épanchement de sang de la victime (Hémorragie extériorisée, reprise de saignement d’une hémorragie externe…) peut facilement être masqué par ce type d’immobilisation.
Evaluation
L’immobilisation sur un matelas immobilisateur à dépression est correcte si :
- Aucun mouvement de la victime n’est possible ;
- La victime ne peut ni glisser vers le haut, ni vers le bas ou sur le côté ;
- Les sangles ne gênent pas la respiration de la victime ;
- Le matelas n’est pas au contact avec le haut du crâne