Accompagnement de la fin de vie du patient et de sa famille à l'hôpital : aspects psychologiques et anthropologiques
Objectifs de la formation
- repérer l’impact de la culture sur les besoins des patients,
- intégrer des connaissances sur les processus du deuil,
- connaître les entreprises // aux soins, la fonction des pensées traditionnelles et des rites,
- relever les interdits culturels,
- saisir à qui s'adresser,
- voir ce qu'on laisse agir des pratiques traditionnelles à l’hôpital,
- analyser les pratiques et les représentations dans le soin,
- échanger autour d’expériences professionnelles,
Définition de la « culture »
« Ensemble de systèmes symboliques au premier rang desquels se placent le langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, l’art, les sciences, la religion. » (C.L. Strauss, 1968, Anthropologie et Sociologie)
« Ensemble des manières de penser, d’agir et de sentir d’une communauté dans son triple rapport à la nature, à l’homme et à l’absolu. » (S. Abou, 1981, l'identité culturelle)
Pourquoi s'intéresser à la culture ?
- le psychisme se forme dans une culture qui organise perceptions, comportements, modes de communication,
- pour éviter l’ethnocentrisme, - pour relever les malentendus culturels,
- la culture permet régulations et anticipations, - elle assure l’existence du groupe et le clôture,
- elle fait ressortir l’identité des malades,
Qu'est-ce qu'un rite ?
- paroles et gestes codifiés,
- il articule parole/corps, passé/présent, corps/cosmos, individu/communauté, visible/invisible (Le Robert),
- en rapport avec les croyances, la culture et les religions,
- ils sont les leviers thérapeutiques du travail de deuil, - rite ≠ geste symbolique,
- rites rationnels/irrationnels (TOC),
Pourquoi les rites sont importants ?
Pourquoi les cultures observent des pratiques spéciales en fin de vie ?
- pour remettre de l’ordre dans le désordre,
- pour tenter de maîtriser l'âme du défunt,
- pour donner une représentation précise de ce qui advient aux êtres aimés,
Les rites dans les protocoles de médecine
- certificat de décès rempli,
- gestes précis : corps lavé, pansements renouvelés et plaies suturées,
- bracelets d’identification (poignet/cheville),
- on enlève : bijoux, prothèses dentaires, sondes, pacemaker,
- on laisse : prothèses de hanches, valves cardiaques,
- transport à la morgue et au dépositoire,
- pas de cérémonies pour les soignants,
- fascicules : procédures administratives, toilette mortuaire, accueil et informations,
Pourquoi s'intéresser au deuil quand on est soignant ?
- Pour comprendre les ≠ réactions ψ de défense des familles,
- la mort est difficile à accepter et ses conditions jouent sur le deuil à venir,
- pour améliorer l'alliance thérapeutique, en situations de crise
Définition
- du latin « dolère » = douleur, souffrir, « Le deuil est une réaction habituelle à la perte d'une personne aimée. » (Freud),
- un processus, non un état,
- 2 courants de pensées ≠ : l'illusion que l'objet d'amour demeure et la réalité de sa perte,
Les mécanismes de défense
- le deuil normal active des mécanismes de défenses ou résistances,
- notion de durée : le deuil est + ou - long selon les personnes ( ≈ 2 ans),
- certaines émotions refont surface aux dates anniversaires,
Un cheminement non linéaire Avec :
un état de choc : pleurs, cris, lamentations, grande douleur, troubles du sommeil, de l'appétit, ralentissement affectif, moteur, intellectuel, fatigue importante.
- une phase dépressive,
- une sortie du deuil : souvenir complet et réaliste des plaisirs et des déceptions vécues avec le disparu (Bowlby).
Les conditions
En fonction : - du type de relations instaurées durant la vie,
- du niveau d'identification de l'endeuillé aux causes de la mort : « je ne l'ai pas assez aimé »,
- de la maturité psychique et intellectuelle, du niveau d'élaboration des deuils et des séparations antérieurs,
Mécanisme de défense et d'élaboration
- La régression : retour au début de la vie psychique,
- l'identification narcissique partielle ou totale : refait vivre l'autre en lui-même,
- le refus : dépend des circonstances de la mort,
- la culpabilité consciente / inconsciente: liées aux vécus objectifs et subjectifs,
Les signes du deuil pathologique
- Impossibilité de parler du mort,
- inexistence de réactions de deuil,
- déni,
- clivage,
- culpabilité et sentiment d'abandon prédominant,
Quelques données anthropologiques
Pour comprendre le rapport de l’Homme à la maladie,
à la fin de vie et à la mort,
il faut comprendre son rapport à la vie.
Quelques données anthropologiques Fin de vie et rituels funéraires dans :
- l'animisme
- l'Islam
- le Judaïsme
- le Christianisme
- l'Hindouisme
- le Bouddhisme