Rituels funéraires à travers les religions

Sommaire

Définitions
Recommandations
Conduite à tenir en milieu hospitalier
Le christianisme
Le judaïsme
L’islam
Le bouddhisme
L’hindouisme
Les témoins de Jéhovah
Les gens du voyage
 

Religion: Ensemble de rites, croyances, règles éthiques et pratiques adoptés par une société, un groupe ou un individu. Elle est le plus souvent en rapport avec une notion de divinité.

Rite: Ensemble de règles et cérémonies qui se pratiquent dans une Eglise, une communauté religieuse. Dans certaines sociétés: actes, fêtes à caractère répétitif , destinés à réaffirmer les valeurs et assurer la relance de l’organisation sociale

Rite funéraire :Ensemble de gestes et de paroles accompagnant l’agonie puis la mort d’un être humain

Recommandations

Il est essentiel de faire abstraction de ses jugements pour accepter le patient et le respecter avec ses différences.

Avoir connaissance des différentes religions est un pré-requis nécessaire pour adapter une prise en soins de qualité.

 

Conduite à tenir lors d’un décès en milieu hospitalier

« Tout établissement de santé doit respecter les croyances et convictions des personnes accueillies et leur offrir, dans la mesure du possible, la possibilité de suivre leur religion ».

Après le décès , la toilette mortuaire est réalisée et adaptée à la culture ou aux souhaits du patient et des proches dans la mesure du possible .

Dans un délai minimum de 2h et maximum de 10h, les proches ont la possibilité de se recueillir dans la chambre du patient.
Après, le corps est transporté en chambre mortuaire , il est conservé dans une chambre froide.
Le corps peut rester en chambre mortuaire dans un délai de 24h à 6 jours maximum.

Un transport de corps peut être réalisé sans mise en bière dans les 24h et entre 24h et 48h après le décès s’il y a eu des soins de conservation du corps. 

La thanatopraxie: Méthode permettant de retarder le plus longtemps possible la décomposition des cadavres par des techniques d'embaumement et de les présenter avec l'apparence de la vie pour les funérailles.

La mise en bière est l’opération effectuée par les pompes funèbres en plaçant le cadavre dans le cercueil avant sa fermeture puis la levée du corps.

Autrefois les cercueils s’appelaient des « bières » 

Dans le Christianisme

 La vieillesse est respectée par la richesse d’expériences de la personne âgée. 

    La mort représente le commencement et le passage vers la vie éternelle .  Vise le pardon des péchés et le réconfort de la personne. 

    L’aumônier donnera à l’agonisant catholique le sacrement de l’Eucharistie s’il le désire, il en est de même pour les protestants et les orthodoxes .

Suit l’onction d’huile bénite (autrefois l’extrême onction) qui se fait après la lecture d’extraits biblique, le prêtre impose ses mains sur la tête du patient en silence et pratique l’onction d’huile sur le front et l’intérieur des mains en prière.

Le saint sacrement des malades peut être demandé par la famille ou le patient mais de préférence quand celui-ci est encore conscient.

  • La plupart des protestants rejettent l’onction d’huile aux malades et préfère leur apporter un soutien spirituel
  • Le pasteur lui offre par sa présence la possibilité de préparer avec lui son testament spirituel qui sera lu lors de ses funérailles.
  • Suivra la confession, tradition chrétienne qui n’existe pas chez les protestants.

Les soignants préserveront au mieux la confidentialité de ce moment. 

  • Une veillée de 3 jours est respectée quand cela est possible avant l’inhumation(qui est préférée à la crémation)

  • Les bougies, les prières et les fleurs symbolisent l’illumination et l’éclosion de l’âme dans le monde de l’esprit.

  • On aide ainsi le défunt à se détacher du matériel.

        Conduite à tenir du soignant: 

        Le soignant doit permettre aux proches de se recueillir et de prier près du défunt en présence où non d’un membre de l’aumônerie.

        Les mains sont croisées sur la poitrine ou l’abdomen et le visage du défunt reste découvert.

        On peut croiser les doigts du défunt, placer un chapelet ou une petite croix apporté par la famille

Dans le Judaïsme

  • "Mourir est le moment de se faire pardonner ses fautes.
    "C’est une étape purificatrice qui permet de monter vers Dieu pour la vie éternelle, c’est aussi le prix à payer pour la continuité des générations. La souffrance n’est pas rédemptrice et la personne qui agonise n’est pas laissée seule.

Conduite à tenir du soignant:

    Pendant l’agonie, prévenir impérativement la famille, elle se chargera de l’accompagnement du mourant, car l’âme qui quitte le corps au moment de la mort est pleine de douleurs.

Favoriser la présence de personnel soignant de même religion. La présence d’un rabbin n’est pas requise. 

    Durant les différentes étapes de la toilette de purification( coupe des cheveux, des ongles, le corps est parfumé, habillé) accomplies par des personnes du culte de même sexe que le défunt, des prières sont récitées.

 

On évitera de toucher le malade agonisant et de faire des bruits inutiles , ces actes pouvant hâter la mort. Car la personne en fin de vie est  comme une «bougie vacillante qui va s’éteindre », dès qu’on le touche . La famille n’entreprend aucun préparatif mortuaire avant le décès et les proches ne pleurent pas. 

     Un des homme récite la profession de foi du judaïsme.

     Au moment du décès ,ils déchirent en signe de deuil, une partie de leur vêtement et allument des bougies.

 On ferme la bouche et les yeux du mort et comme le veut la coutume, on dépose son corps non habillé et sans accessoires, convenablement recouvert, à même le sol. Puis un membre bénévole de la Hébra Kadicha (confrérie du dernier devoir) fait la toilette mortuaire (la Tahara).Il organise les prières et conseille la famille sur ses obligations et ses devoirs.

  • Le corps et le visage sont recouverts par des linceuls blancs et les bras sont positionnés le long du corps, les mains ouvertes.

  • En témoignage de l’immortalité de l’âme, on place une bougie à proximité de la tête et des pieds selon les coutumes. En institut , elles sont remplacées par des bougies électriques , des lampes de chevet, la veilleuse au-dessus du lit

  • Fleurs ,plantes, eau de toilette sont mis à l’extérieur de la chambre.

  • Les miroirs sont voilés

  • Le défunt est veillé par les proches jusqu’aux funérailles

 

Dans l’Islam

    Prendre soin de ses parents vieillissants est un honneur et une opportunité de grande croissance spirituelle.

    Lorsque le terme de la vie approche , un parent donne régulièrement un peu d’eau sacrée d’Arabie saoudite à petites gorgées ou lui humecte les lèvres pour la purification intérieure. Parfois il dépose une cuillère de miel dans la bouche et sur le nombril pour que la mort soit douce.

    >La mort est inéluctable, elle « fait partie » de la vie. Elle prolonge la vie et dure jusqu’à la décomposition complète du corps. Les rites doivent être accomplis car chaque acte réalisé pour le défunt a une conséquence sur sa vie future.

    >La mort est une transformation: séparation du corps et de l’âme. C’est un jugement: sanction ou gratification . Aucun musulman ne doit mourir sans présence religieuse.

    >Après la mort, le corps du défunt est tourné vers la Mecque. Le corps est lavé trois fois de suite selon des règles précises, puis les yeux sont fermés. Le corps, nu, est ensuite enveloppé dans un linceul.

    >

    La règle interdit de toucher le corps une fois que l’imam ou les membres de la famille ont procédé à la toilette du défunt, on peut juste enlever le matériel (sonde , perfusion…) 

 « Le lavage du mort a comme fonction principale de lui restituer la pureté sans laquelle il ne peut aborder l’au-delà… »

Cette toilette purificatrice , à grande eau, doit être effectuée obligatoirement par un musulman ou une musulmane suivant un rite précis.

Ce rite doit être exécuté de préférence par un membre de la famille ou un proche connu par sa piété et sa sagesse ou sinon par un imam ou un responsable religieux.

   Se pose le problème de cet acte dans les milieux hospitaliers qui n’ont pas d’endroits adaptés.

    >L’obturation des orifices se fait avec des tampons parfumés.

    Le corps est habillé avec un nombre impair de vêtements taillés dans le linceul blanc et long d’environ 12 mètres. Aucun nœud serré ne peut entraver la libération de l’âme.

  • Les gros orteils sont parfois attachés ensemble. Il semble que cela empêche le mort de revenir importuner les vivants.

  • Des aromates sont habituellement utilisés selon la fortune de la famille. Le corps est couché légèrement sur le côté droit, la face tournée vers La Mecque.

 

Chez les gens du voyage

Un engagement prit doit absolument être respecté

    Le soignant peut rester auprès de la personne en fin de vie mais sans être triste et sans avoir un état d’esprit qui pourrait troubler le mourant.

Voici quelques années le tzigane frappé gravement par la maladie se couchait…

Les membres de sa communauté l’accompagnaient alors dans ses derniers instants…et le mort était enterré sur le bord des chemins .

  • La mort est accueillie par des pleurs et des lamentations rituelles. La toilette est faite avec de l’eau salée. On dépose dans le cercueil des objets appartenant aux défunt .
    Le défunt dans l’au-delà ne peut aller qu’au paradis, l’Enfer n’existe pas.
    Aujourd’hui le tzigane est enterré dans l’enceinte des cimetières

     

Chez les hindous

L’équipe soignante privilégiera la présence des proches et une ambiance sereine. La famille fera appel le plus souvent à un pujali (officiant spécialiste des rites religieux accompagnant la mort)

Près du lit, on pose la lampe à terre.

Un brahmane lit des textes sacrés 

On dépose le mourant sur un matelas posé à même le sol, car s’il mourrait dans son lit, il deviendrait un revenant. On asperge le sol d’eau et d’herbes sacrées pour empêcher que l’esprit du défunt ne vienne troubler la vie des vivants.

  • L’entourage dépose dans la bouche quelques gouttes d’eau du Gange, des feuilles de deus plantes sacrées et un morceau d’or. Le plus souvent ces deux éléments sont remplacés par des grains de riz et une pièce de monnaie.
  • Pour la caste des brahmanes, un proche lui rasera la tête en laissant une petite mèche de cheveux, puis lui passera des cendres sur le front. Pendant ce temps la famille formule des bons vœux à son intention

 

Chez les populations africaines

La famille incitera l’agonisant à exprimer ses dernières volontés, on le rassurera sur ses funérailles, on lui confiera des messages pour les ancêtres.. Les femmes le maternent avec compassion, le massent avec des essences végétales.

     Au décès les femmes poussent des cris de désespoir.

     La toilette est accomplie par un nombre restreint de personnes de la même communauté avec respect et dans le plus profond silence. Elles utilisent différentes éponges pour des parties différentes du corps( hémisphère gauche, puis droit , dos et devant) . La toilette se termine par le passage des cendres(kaolin , charbon , ocre rouge) 

     Le corps est ensuite enroulé dans un linceul

Le mort rejoint les ancêtres de son clan et va contribuer à veiller sur son village.

    «  Le défunt n’est pas vraiment mort car on peut communiquer avec lui, l’inviter à revenir et l’attirer dans le cercle des vivants »

Dans le monde

  • Les polynésiens talquent les plis du corps du défunt après la toilette pour éviter que les articulations trop raides l’empêche d’atteindre le paradis céleste.

    Les Antillais laissent une fenêtre ouverte pendant la toilette. 

    Dans les pays africains subsahariens, la mort est une affaire collective.

  • Il s ’agit de « bien mourir » plutôt que de mourir.

  • La cérémonie funéraire est festive pour divertir le mort et libérer le groupe de son angoisse et de sa peine.

  • Le mort continue de vivre dans l’au-delà en devenant un « ancêtre », en se réincarnant ou en « se redistribuant dans la coulée vitale »

Attitudes d’écoute du soignant

Compréhension empathique

Respect chaleureux

Conscience du moment présent

Silence

Gisèle Cabre 

Formatrice IFSI

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