La vie affective et sexuelle en maison de retraite

Le désir ne meurt pas avec l’âge, et heureusement !

Cette vérité, les familles et les collaborateurs en EHPAD ont parfois du mal à l’admettre. Entre tabou et réalité, un sujet qui dérange.

Les soignants en institution pour personnes âgées sont confrontés très régulièrement à la problématique de la sexualité chez les personnes âgées, et se sentent particulièrement désemparées.

Il semble donc important de décrypter l’évolution de la sexualité chez les personnes âgées, pour savoir comment se positionner en tant que soignant.

  • La vie affective est-elle encore possible en EHPAD?
  • Quels sont les effets du vieillissement sur la vie sexuelle ?
  • Quelle intimité pour les résidents ?
  •  Comment comprendre le désir sexuel chez un résident atteint d’une maladie démentielle ?
  • Que doivent, que peuvent faire les soignants ?
  • Que dire à la famille ?

la vie affective est-elle encore possible en EHPAD?

Les besoins sexuels ne disparaissent pas au fil des ans : ils diminuent, en intensité ou en fréquence, mais peuvent s’exprimer à tout âge... même très avancé.

"La sexualité peut exister jusqu’au bout de la vie. C’est quelque chose de tout à fait normal, qui manifeste que la pulsion de vie est encore présente. Ce qui est plutôt positif", car la vie continue en EHPAD.

Comprendre et gérer la sexualité en EHPAD

D’après certaines études menées aux Etats-Unis, 8 % des résidents en maison de retraite ou autres établissements d’accueil seraient sexuellement actifs.

Et en France ?  pas de chiffre à ce jours .Pas facile cependant pour ces résidents de vivre une sexualité épanouie dans une institution. Les besoins sexuels des personnes âgées viennent bousculer les images que chacun, y compris parmi les soignants, se forge de la vieillesse. Les différentes manifestations de leur sexualité (relation de couple, hétérosexuelle ou homosexuelle, masturbation) posent donc souvent problème au personnel qui ne sait pas comment réagir et manque de formation sur la question

La question de la vie affective des personnes âgées en établissement doit être évoquée en équipe. Pour trouver le savant dosage entre respect de l’intimité et sécurité des personnes.

L’âge ne gomme ni le désir, ni l’envie de plaire. Il n’est donc pas rare qu’en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), des relations se nouent entre résidants, que des sentiments naissent et se concrétisent par un rapprochement physique.

Une situation parfois délicate à gérer pour le personnel. Plutôt que de la nier, il faut en parler ouvertement. lever les préjugés. Oui, un homme de 80 ans peut encore avoir une érection, et une femme du même âge une libido débordante. Même s’il arrive fréquemment que la maladie ou la fatigue des résidants freinent, voire empêchent la sexualité. C’est le cas notamment pour les personnes qui souffrent de cancer de la prostate, ou de diabète.

Une fois admise l’idée que la vie affective perdure même entre les murs de la maison de retraite, il faut ensuite organiser le service pour la respecter.

Préserver des espaces d’intimité

Qu’ils entrent ensemble en maison de retraite ou qu’ils se forment au sein de l’établissement, les couples ne disposent que très rarement de chambres équipées de lits doubles. Ceci pour des raisons techniques ou médicales (les lits sont souvent des lits médicalisés), voire d’organisation ou de gestion des établissements (les chambres doubles sont plus difficiles à remplir…).

Cette absence de "lit conjugal" pousse parfois les résidents à utiliser les parties communes pour leurs retrouvailles, au risque de choquer l’entourage, les autres résidents ou le personnel. "Mais ils n’ont pas d’autres choix".

Le droit à l’intimité dans les Ehpad est rappelé noir sur blanc dans la charte des droits et liberté de la personne âgée dépendante. Cette intimité qui inclut la sexualité.

L’article 4 dispose qu’une personne âgée « doit être protégée des actions visant à la séparer d’un tiers avec qui, de façon mutuellement consentie, elle entretient ou souhaite avoir une relation intime. » Le personnel n’a donc pas le droit de s’y opposer et doit même tout faire pour défendre leur intimité.

Une obligation qui se heurte souvent aux contraintes médicales et organisationnelles dans les Ehpad. En effet, pour des raisons de sécurité par exemple, les résidants ne disposent pas toujours de chambres fermant à clé.

Pour éviter ce type de situation inconfortable, il faut préserver au maximum les espaces privés comme les chambres: frapper à la porte et attendre la réponse avant de pénétrer dans la pièce. Et même, quand l’organisation du service le permet, aménager des chambres doubles. « Regrouper deux lits dans une seule pièce n’est pas toujours techniquement possible, notamment quand il s’agit de lits médicalisés

Protéger les résidants

Trop souvent, la famille, et non la personne elle-même, devient l’interlocuteur privilégié de l’équipe, même dans les questions liées aux relations intimes. Or, la sexualité des parents ne regarde pas les enfants. Ils n’ont pas à s’en mêler.

Une difficulté pourtant surgit lorsque l’un des deux partenaires est atteint de maladie d’Alzheimer ou d’un trouble apparenté. "Rien ne permet d’affirmer que ces malades ont du désir, mais rien ne permet non plus d’affirmer qu’ils n’en ont plus. Nous touchons là à un droit de tout être humain". Lorsque se noue une relation entre une personne "lucide" et une personne malade, l’équipe doit alors évaluer si cette relation est subie ou non, si elle a ou non des répercussions néfastes. Une tâche ardue qui demande respect et délicatesse.

La sexualité est un droit acquis pour les personnes accueillies, à condition que les relations soient consenties par les deux parties. Et la question de l’accord mutuel pose parfois des problèmes, notamment lorsqu’un membre du couple n’a plus tout son discernement. Dans ce cas, il faut s’assurer que l’assentiment est réel et non pas forcé. Cela se fait en général par le dialogue, l’observation des comportements (repli sur soi, réaction agressive au cours de la toilette).

Que doivent ,que peuvent faire les soignants

Pour les cas les plus graves comme les malades d’Alzheimer, il peut être opportun d’informer la personne référente, pour qu’elle donne son avis sur la relation. « En revanche, il n’est pas souhaitable de mêler la famille à la question . Les proches n’ont pas à avoir un quelconque droit de regard sur la relation. C’est à l’établissement de prendre ses responsabilités, pas aux enfants de décider de la sexualité de leurs parents. »

« Il faut savoir poser des limites, surtout quand la sexualité des résidants prend un aspect pathologique: exhibitionnisme, masturbation compulsive... Il arrive également que l’objet de leur désir se porte sur le personnel soignant. Lors de la toilette par exemple, nous sommes parfois confrontées à des réactions gênantes (érections, “mains baladeuses”). Dans ce cas, il faut remettre la distance nécessaire en expliquant clairement au résidant ce que l’on fait: des soins, et non pas des caresses. Dans les cas les plus poussés, il vaut mieux y aller à plusieurs: une personne fait les soins, tandis que l’autre empêche toute velléité d’avoir des gestes déplacés.

Par Mehdi Achour

Medecin coordonnateur EHPAD

mots clés :relations et affections dans les ehpad

Prix « Réflexion/Transmission », ex æquo : Femme, 69 ans (75) 

Voici venu le temps du renoncement et des pertes ! Une certaine « jeunesse » s'accroche encore à l'esprit tandis que la vieillesse gagne progressivement le corps.

Le corps se dégrade, il est usé, douloureux ; l'aspect change.

On ne se reconnaît presque plus dans un miroir, surtout au réveil. 

Et même si on se sent toujours jeunes, les autres vous regardent comme des vieux,

Imperceptiblement, mais sûrement, vous avez basculé dans le 3ème âge de la vie, sans même vous en rendre compte parfois, tant les activités ont rempli votre temps.

 Vous pouvez encore faire des découvertes, apprendre des choses, avoir des surprises, faire des rencontres, mais n'oubliez pas que si vous voyez les choses et les gens avec un regard toujours neuf et avide de connaissances, la réciproque ne va pas de soi.

Tel beau jeune homme que vous rencontrez au détours de votre vie qui sera séduit par votre esprit, votre écoute, vous séduira quant à lui par sa beauté, sa jeunesse, son charme.

Vous ne pourrez que le dévorer des yeux.

Votre statut de personne âgée vous interdit de le toucher autrement qu'avec des mots.

Pourtant, le désir de l'autre est toujours là, mais il fait à présent partie des choses qu'il faut taire, au risque de passer pour une vieille dame indigne ! Le renoncement à la sexualité, et dans une moindre mesure, aux jeux de la séduction qui l'accompagnent, fait partie des pertes essentielles dans nos vies.

Le corps s'apaise, Dieu merci, mais le regret, la nostalgie demeurent de ces moments d'intimes fusions ou « le corps exulte », comme le disait si justement Brel.

Heureusement, il nous reste nos souvenirs, et puis, même sans cela, la vie continue ! Je suis heureuse que l'occasion me soit donnée de m'exprimer librement et anonymement sur ce sujet.

On dirait bien qu'il s'agit d'un tabou, personne n'en parle !

Est-ce un sujet honteux qu'il est de bon ton de taire à partir d'un certain âge ?

A quel âge ne doit-on plus ressentir d'émotions « amoureuses » ? Voici encore un domaine d'exclusion (un de plus) des vieux que nous sommes.

J'arrête de me plaindre, car finalement, je trouve que la vie est drôlement belle, même avec 70 printemps derrière soi. 

(source FONDATION NATIONALE DE GÉRONTOLOGIE LETTRES PRIMÉES 2007)

Les personnes âgées encore trop souvent privées de sexualité en institution

Les personnes âgées placées dans des institutions devraient pouvoir continuer à avoir des relations sexuelles consenties, même lorsqu'elles présentent des signes d'Alzheimer, estiment des spécialistes du grand âge.

"Le manque d'attention apporté par les institutions réservées aux personnes âgées aux besoins sexuels de leurs résidents est préoccupant, alors même que la sexualité et l'intimité jouent un rôle central dans la santé et le bien-être des individus jusqu'à un âge avancé" relève un article publié mardi par Journal of Medical Ethics (du groupe britannique BMJ).

Rédigé par Laura Tarzia et plusieurs autres spécialistes australiens, l'article critique les établissements qui ont des attitudes très conservatrices sur la question, conduisant de facto à priver de relations sexuelles leurs pensionnaires âgés, même lorsqu'ils ne sont atteints que de démence légère.

Parmi les démences, qui apparaissent en général après 60 ans, figurent principalement la maladie d'Alzheimer (70% des syndromes démentiels).

"Les recherches montrent que les personnes âgées veulent une reconnaissance de leur sexualité et pensent que les professionnels devraient s'enquérir de leurs besoins", notent les auteurs de l'article.

Mais les établissements australiens mettent généralement en avant la sécurité des patients, des locaux peu adaptés (chambres qui ne ferment pas à clé ou dotés de lits simples), ou la crainte d'éventuelles réactions négatives des familles ou de procédures judiciaires.

Des "chambres d'amour" au Québec

La situation n'est guère différente en France. "Les enfants ont toujours beaucoup de difficultés à imaginer l'activité sexuelle de leurs parents. Quand ce sont des parents malades, voire atteints d'Alzheimer, c'est encore pire", relève Françoise Forette, professeur de gériatrie et directrice de la Fondation nationale de gérontologie.

Les patients atteints d'Alzheimer représentent 70% des pensionnaires des maisons de retraite en France.

Le manque d'adaption des locaux est l'autre frein, selon Mme Forette, qui cite l'exemple du Québec où on trouve des "chambres d'amour" qui ferment à clé dans certaines maisons de retraite.

"On voit de plus en plus de nouveaux couples dans les maisons de retraite, et même si la plupart se forment sur le mode de l'amitié et de l'affection, il faut leur laisser la liberté d'avoir des activités sexuelles s'ils le souhaitent et si tout s'y prête", ajoute la gérontologue.

Parmi les autres entraves figure la qualité du consentement requis de la personne âgée malade qui, selon les auteurs de l'article australien, est beaucoup trop ridige dans de nombreux établissements. Il faut pouvoir tenir compte de signes non verbaux, comme l'expression du visage lorsque la démence est encore modérée.

Mais les choses ne sont pas toujours simples, selon l'étude australienne : "Lorsqu'il ne s'agit pas d'un couple constitué mais de personnes qui ne se connaissent pas très bien, le personnel peut se demander ce qui peut se passer, est-ce que l'activité sexuelle sera normale, est ce que la personne qui consent va consentir tout le temps, ou est-ce qu'elle va être forcée par la force physique du partenaire masculin?".

Selon une étude australienne citée par la revue médicale britannique, les risques physiques restent pourtant minimes, avec un taux d'abus sexuels infime (0,3%) dans les établissements accueillant des malades atteints d'Alzheimer, contre 2 à 4 % pour les autres types de violences, mais ces statistiques restent probablement sous-évaluées.

(source le nouvel observateur)

La vie affective et sexuelle en maison de retraite

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Sexualité en EHPAD : l'amour toujours jusqu'au bout

la séduction et la sexualité restent présentent,la réalité d'une société âgée

Bonjour à tous et à toutes,

Je suis ravi(e) de vous présenter aujourd'hui un sujet souvent tabou mais ô combien crucial : la vie affective et sexuelle des personnes âgées en EHPAD.

Le désir ne meurt pas avec l'âge, et heureusement ! Pourtant, ce sujet dérange encore beaucoup, y compris parmi les familles et les soignants.
Il semble donc important de décrypter l’évolution de la sexualité chez les personnes âgées, pour savoir comment se positionner en tant que soignant.

Aujourd'hui, nous allons ensemble briser les tabous et mieux comprendre et se poser les questions suivantes:

1- La vie affective est-elle encore possible en EHPAD?
2- Quels sont les effets du vieillissement sur la vie sexuelle ?
3- Quelle intimité pour les résidents ?
 4-Comprendre le désir sexuel chez un résident atteint d’une maladie démentielle ?
5-Que doivent, que peuvent faire les soignants ?
6- Que dire à la famille ?

1- la vie affective est-elle encore possible en EHPAD?

Les besoins sexuels ne disparaissent pas au fil des ans : ils diminuent, en intensité ou en fréquence, mais peuvent s’exprimer à tout âge... même très avancé.

"La sexualité peut exister jusqu’au bout de la vie. C’est quelque chose de tout à fait normal, qui manifeste que la pulsion de vie est encore présente. Ce qui est plutôt positif", car la vie continue en EHPAD.


2- Quels sont les effets du vieillissement sur la vie sexuelle ?

8% des résidents en EHPAD aux Etats-Unis seraient sexuellement actifs. En France, il n'y a pas encore de chiffres précis, mais il est certain que la réalité est similaire.

Pas facile cependant pour ces résidents de vivre une sexualité épanouie dans une institution. Les besoins sexuels des personnes âgées viennent bousculer les images que chacun, y compris parmi les soignants, se forge de la vieillesse. Les différentes manifestations de leur sexualité (relation de couple, hétérosexuelle ou homosexuelle, masturbation) posent donc souvent problème au personnel qui ne sait pas comment réagir et manque de formation sur la question

A savoir que l'’âge ne gomme ni le désir, ni l’envie de plaire. Il n’est donc pas rare qu’en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), des relations se nouent entre résidants, que des sentiments naissent et se concrétisent par un rapprochement physique.

Une situation parfois délicate à gérer pour le personnel. Plutôt que de la nier, il faut en parler ouvertement. et lever les préjugés. Oui, un homme de 80 ans peut encore avoir une érection, et une femme du même âge une libido débordante. Même s’il arrive fréquemment que la maladie ou la fatigue des résidents freinent, voire empêchent la sexualité. C’est le cas notamment pour les personnes qui souffrent de cancer de la prostate, ou de diabète.

Comme les difficultés physiques et cognitives :  car le vieillissement peut entraîner une diminution de la libido, des troubles de l'érection ou de la pénétration, et des problèmes de consentement

3- Quelle intimité pour les résidents ?

Pourtant, vivre sa sexualité en EHPAD n'est pas toujours simple. Les résidents font face à de nombreux défis :

Le manque d'intimité par exemple : les chambres individuelles sont la norme, et les espaces communs ne sont pas toujours propices à l'expression de la vie affective.
Cette absence de "lit conjugal" pousse parfois les résidents à utiliser les parties communes pour leurs retrouvailles, au risque de choquer l’entourage, les autres résidents ou le personnel. "Mais ils n’ont pas d’autres choix".

Le droit à l’intimité dans les Ehpad est rappelé noir sur blanc dans la charte des droits et liberté de la personne âgée dépendante. Cette intimité qui inclut la sexualité.

L’article 4 dispose qu’une personne âgée « doit être protégée des actions visant à la séparer d’un tiers avec qui, de façon mutuellement consentie, elle entretient ou souhaite avoir une relation intime. » Le personnel n’a donc pas le droit de s’y opposer et doit même tout faire pour défendre leur intimité.

Une obligation qui se heurte souvent aux contraintes médicales et organisationnelles dans les Ehpad. En effet, pour des raisons de sécurité par exemple, les résidants ne disposent pas toujours des clés pour fermer leurs chambres .

Pour éviter ce type de situation inconfortable, il faut préserver au maximum les espaces privés comme les chambres: frapper à la porte et attendre la réponse avant de pénétrer dans la pièce. Et même, quand l’organisation du service le permet, aménager des chambres doubles. « Regrouper deux lits dans une seule pièce n’est pas toujours techniquement possible, notamment quand il s’agit de lits médicalisés

 4- Comment comprendre le désir sexuel chez un résident atteint d’une maladie démentielle ?

"On voit de plus en plus de nouveaux couples dans les maisons de retraite, et même si la plupart se forment sur le mode de l'amitié et de l'affection, il faut leur laisser la liberté d'avoir des activités sexuelles s'ils le souhaitent et si tout s'y prête",

Mais les choses ne sont pas toujours simples, "Lorsqu'il ne s'agit pas d'un couple constitué mais de personnes qui ne se connaissent pas très bien, le personnel peut se demander ce qui peut se passer, est-ce que l'activité affective sera normale, est ce que la personne qui consent va consentir tout le temps, ou est-ce qu'elle va être forcée par la force physique du partenaire masculin?".

Selon une étude australienne , les risques physiques restent pourtant minimes, avec un taux d'abus sexuels infime (0,3%) dans les établissements accueillant des malades atteints d'Alzheimer, contre 2 à 4 % pour les autres types de violences physique notamment

Protéger les résidants

Une difficulté pourtant surgit lorsque l’un des deux partenaires est atteint de maladie d’Alzheimer ou d’un trouble apparenté. "Rien ne permet d’affirmer que ces malades ont du désir, mais rien ne permet non plus d’affirmer qu’ils n’en ont plus. Nous touchons là à un droit de tout être humain". Lorsque se noue une relation entre une personne "lucide" et une personne malade, l’équipe doit alors évaluer si cette relation est subie ou non, si elle a ou non des répercussions néfastes. Une tâche ardue qui demande respect et délicatesse.

La sexualité est un droit acquis pour les personnes accueillies, à condition que les relations soient consenties par les deux parties. Et la question de l’accord mutuel pose parfois des problèmes, notamment lorsqu’un membre du couple n’a plus tout son discernement. Dans ce cas, il faut s’assurer que l’assentiment est réel et non pas forcé. Cela se fait en général par le dialogue, l’observation des comportements (signes non verbeaux comme l'expréssion du visage repli sur soi, réaction agressive au cours de la toilette).

Que doivent ,que peuvent faire les soignants

 

La question de la vie affective des personnes âgées en établissement doit être évoquée en équipe. Pour trouver le savant dosage entre respect de l’intimité et sécurité des personnes.

Une fois admise l’idée que la vie affective perdure même entre les murs de la maison de retraite, il faut ensuite organiser le service pour la respecter.

IL faut que les soignant crée un climat de bienveillance et d'ouverture : il est important que les résidents se sentent à l'aise pour parler de leur vie affective et sexuelle sans tabou.

Il faut Respecter l'intimité des résidents : cela implique de frapper avant d'entrer dans les chambres, de préserver la confidentialité des informations personnelles, et de permettre aux couples de résidents de disposer d'espaces privés

Pour les cas les plus graves comme les malades d’Alzheimer, il peut être opportun d’informer la personne référente, pour qu’elle donne son avis sur la relation. « En revanche, il n’est pas souhaitable de mêler la famille à la question . Les proches n’ont pas à avoir un quelconque droit de regard sur la relation. C’est à l’établissement de prendre ses responsabilités, pas aux enfants de décider de la sexualité de leurs parents. »

Si un résident présente des comportements sexuels inappropriés qui pourraient mettre en danger les autres, il peut être nécessaire de prendre des mesures pour protéger les autres résidents. Cela peut inclure la séparation des résidents ou la mise en place de supervision supplémentaire.

La maladie d'Alzheimer et d'autres formes de démence peuvent affecter différentes parties du cerveau, y compris celles qui contrôlent le comportement sexuel.

« Il faut savoir poser des limites, surtout quand la sexualité des résidants prend un aspect pathologique: exhibitionnisme, masturbation compulsive... Il arrive également que l’objet de leur désir se porte sur le personnel soignant. Lors de la toilette par exemple, nous sommes parfois confrontées à des réactions gênantes (érections, “mains baladeuses”). Dans ce cas, il faut remettre la distance nécessaire en expliquant clairement au résidant ce que l’on fait: des soins, et non pas des caresses. Dans les cas les plus poussés, il vaut mieux y aller à plusieurs: une personne fait les soins, tandis que l’autre empêche toute velléité d’avoir des gestes déplacés.

Que dire à la famille ?

 

Les enfants ont toujours beaucoup de difficultés à imaginer l'activité sexuelle de leurs parents. Quand ce sont des parents malades, voire atteints d'Alzheimer, c'est encore pire.

Noter que les patients atteints d'Alzheimer représentent 70% des pensionnaires des maisons de retraite en France

Trop souvent, la famille, et non la personne agée elle-même, devient l’interlocuteur privilégié de l’équipe, même dans les questions liées aux relations intimes. Or, la sexualité des parents ne regarde pas les enfants. Ils n’ont pas à s’en mêler. je développerais la communication avec la famille sur une prochaine vidéo

En Conclusion

La vie affective et sexuelle est une part importante de la vie humaine, et cela ne s'arrête pas à l'entrée en EHPAD. En brisant les tabous, nous pouvons créer un environnement plus respectueux et inclusif, où les personnes âgées peuvent vivre leur sexualité de manière épanouie et consentie.

Il ne faut pas hésiter à Demandez de l'aide : Si vous avez des difficultés à comprendre ou à gérer le comportement sexuel d'un résident, n'hésitez pas à demander de l'aide à un professionnel. Il existe de nombreuses ressources disponibles pour vous aider, notamment des médecins et des psychologues .

Il est important de se rappeler que chaque personne est différente et que la meilleure façon de comprendre le désir sexuel d'un résident est de lui parler directement et de l'écouter attentivement.

J'espère que cette présentation vous a permis d'en savoir plus sur ce sujet important

 

Bonjour à tous et à toutes,

Je suis ravi(e) de vous présenter aujourd'hui un sujet souvent tabou mais ô combien crucial : la vie affective et sexuelle des personnes âgées en EHPAD.

Le désir ne meurt pas avec l'âge, et heureusement ! Pourtant, ce sujet dérange encore beaucoup, y compris parmi les familles et les soignants.
Il semble donc important de décrypter l’évolution de la sexualité chez les personnes âgées, pour savoir comment se positionner en tant que soignant.
Aujourd'hui, nous allons ensemble briser les tabous et mieux comprendre se sujet.
La vie affective est-elle encore possible en Maison de retraite?
Les besoins sexuels ne disparaissent pas au fil des ans : ils diminuent, en intensité ou en fréquence, mais peuvent s’exprimer à tout âge... même très avancé.
"La sexualité peut exister jusqu’au bout de la vie. C’est quelque chose de tout à fait normal, qui manifeste que la pulsion de vie est encore présente. Ce qui est plutôt positif", car la vie continue.
2- Quels sont les effets du vieillissement sur la vie affective ?
8% des résidents en maison de retraite aux Etats-Unis seraient sexuellement actifs. En France, il n'y a pas encore de chiffres précis, mais il est certain que la réalité est similaire en France.
Pas facile cependant pour ces résidents de vivre une vie affective épanouie. 
Les besoins affectives des personnes âgées viennent bousculer les images que chacun, y compris parmi les soignants, se forge de la vieillesse.
 Les différentes manifestations de leur vie affective (la relation de couple, hétérosexuelle ou homosexuelle, la masturbation) posent donc souvent problème au personnel qui ne sait pas comment réagir et manque de formation sur la question
Il faut savoir que l'’âge ne gomme ni le désir, ni l’envie de plaire. Il n’est donc pas rare que dans les Ehpad, des relations se nouent entre des résidants, que des sentiments naissent et se concrétisent par un rapprochement physique.
Une situation parfois délicate à gérer pour le personnel. Plutôt que de la nier, il faut en parler ouvertement. et lever les préjugés . Même s’il arrive fréquemment que la maladie ou la fatigue des résidents freinent, voire empêchent la vie affective. C’est le cas notamment pour les personnes qui souffrent de cancer de la prostate, ou de diabète.
Il faut aussi prendre en compte les difficultés physiques et cognitives car le vieillissement peut entraîner une diminution de la libido, des troubles de l'érection, et des problèmes de consentement
3- Quelle intimité pour les résidents des maisons de retraite ?
Vivre sa vie affective en maison de retraite n'est pas toujours simple. Les résidents font face à de nombreux défis :
Le manque d'intimité par exemple : les chambres individuelles sont la norme, et les espaces communs ne sont pas toujours propices à l'expression de la vie affective.
Cette absence de "lit conjugal" pousse parfois les résidents à utiliser les parties communes pour leurs retrouvailles, au risque de choquer l’entourage, les autres résidents ou le personnel. "Mais ils n’ont pas d’autres choix".
Le droit à l’intimité dans les maison de retraite est rappelé noir sur blanc dans la charte des droits et liberté de la personne âgée. Cette intimité inclut la sexualité.
L’article 4 dispose qu’une personne âgée « doit être protégée des actions visant à la séparer d’un tiers avec qui, de façon mutuellement consentie, elle entretient ou souhaite avoir une relation intime. » Le personnel n’a donc pas le droit de s’y opposer et doit même tout faire pour défendre leur intimité.
Une obligation qui se heurte souvent aux contraintes médicales et organisationnelles dans les maison de retraite. En effet, pour des raisons de sécurité par exemple, les résidants ne disposent pas toujours des clés pour fermer leurs chambres .
Pour éviter ce type de situation inconfortable, il faut préserver au maximum les espaces privés comme les chambres, n'oubliez pas de frapper à la porte et attendre la réponse avant de pénétrer dans la pièce. Et si l’organisation du service le permet, aménager des chambres doubles. « Regrouper deux lits dans une seule pièce ce n’est pas toujours techniquement possible, notamment quand il s’agit de lits médicalisés
 4- Comment comprendre le désir affectif chez un résident atteint de la maladie d'Alzheimer ?
"On voit de plus en plus de nouveaux couples dans les maisons de retraite, et même si la plupart se forment sur le mode de l'amitié et de l'affection, il faut leur laisser la liberté s'ils le souhaitent et si tout s'y prête",
Mais les choses ne sont pas toujours simples, "Lorsqu'il ne s'agit pas d'un couple constitué mais de personnes qui ne se connaissent pas très bien, le personnel peut se demander ce qui peut se passer, est-ce que l'activité affective sera normale, est ce que la personne qui consent va consentir tout le temps, ou est-ce qu'elle va être forcée par la force physique du partenaire masculin?".
Selon une étude australienne , les risques physiques restent pourtant minimes, avec un taux d'abus sexuels infime (0,3%) dans les établissements accueillant des personnes agées d'Alzheimer, contre 2 à 4 % pour les autres types de violences physique 
Une difficulté pourtant surgit lorsque l’un des deux partenaires est atteint de maladie d’Alzheimer ou d’un trouble apparenté. "Rien ne permet d’affirmer que ces malades ont du désir, mais rien ne permet non plus d’affirmer qu’ils n’en ont plus. Nous touchons là à un droit de tout être humain". Lorsque se noue une relation entre une personne "lucide" et une personne malade, l’équipe doit alors évaluer si cette relation est subie ou non, si elle a ou non des répercussions néfastes. Une tâche ardue qui demande respect et délicatesse.
La vie affective est un droit acquis pour les personnes accueillies, à condition que les relations soient consenties par les deux parties. Et la question de l’accord mutuel pose parfois des problèmes, notamment lorsqu’un membre du couple n’a plus tout son discernement. Dans ce cas, il faut s’assurer que l’assentiment est réel et non pas forcé. Cela se fait en général par le dialogue, l’observation des comportements (signes non verbaux comme l'expression du visage, le repli sur soi, les réactions agressives au cours de la toilette).
Que doivent ,que peuvent faire les soignants
La question de la vie affective des personnes âgées en établissement doit être évoquée en équipe. Pour trouver le savant dosage entre respect de l’intimité et sécurité des personnes.
Une fois admise l’idée que la vie affective perdure même entre les murs de la maison de retraite, il faut ensuite organiser le service pour la respecter.
Il faut que les soignant crée un climat de bienveillance et d'ouverture : il est important que les résidents se sentent à l'aise pour parler de leur vie affective et sexuelle sans tabou.
Il faut Respecter l'intimité des résidents : cela implique de frapper avant d'entrer dans les chambres, de préserver la confidentialité des informations personnelles, et de permettre aux couples de résidents de disposer d'espaces privés
Pour les cas les plus graves comme les malades d’Alzheimer, il peut être opportun d’informer la personne référente, pour qu’elle donne son avis sur la relation. « En revanche, il n’est pas souhaitable de mêler la famille à la question . Les proches n’ont pas à avoir un quelconque droit de regard sur la relation. C’est à l’établissement de prendre ses responsabilités, pas aux enfants de décider de la sexualité de leurs parents. »
Si un résident présente des comportements sexuels inappropriés qui pourraient mettre en danger les autres, il peut être nécessaire de prendre des mesures pour protéger les autres résidents. Cela peut inclure la séparation du résidents ou la mise en place de supervision supplémentaire.
La maladie d'Alzheimer et d'autres formes de démence peuvent affecter différentes parties du cerveau, y compris celles qui contrôlent le comportement sexuel.
« Il faut savoir poser des limites, surtout quand la sexualité des résidants prend un aspect pathologique: exhibitionnisme, masturbation compulsive. Il arrive également que l’objet de leur désir se porte sur le personnel soignant. Lors de la toilette par exemple, nous sommes parfois confrontées à des réactions gênantes (érections, “mains baladeuses”). Dans ce cas, il faut remettre la distance nécessaire en expliquant clairement au résidant ce que l’on fait: des soins, et non pas des caresses. Dans les cas les plus poussés, il vaut mieux y aller à plusieurs: une personne fait les soins, tandis que l’autre empêche toute velléité d’avoir des gestes déplacés.
Que dire à la famille ?
Les enfants ont toujours beaucoup de difficultés à imaginer l'activité affective et sexuelle de leurs parents. Quand ce sont des parents malades, voire atteints d'Alzheimer, c'est encore pire.

Communiquer avec la famille sur la vie affective et sexuelle d'un résident peut être un sujet délicat, mais il est important de le faire de manière ouverte, honnête et respectueuse.

Voici quelques conseils pour vous aider à démarrer :

Avant la conversation :

Préparez-vous : Renseignez-vous sur les politiques et procédures concernant la vie affective et sexuelle des résidents. 

Choisissez le bon moment et le bon endroit : Trouvez un moment calme et privé pour parler à la famille. Assurez-vous que vous êtes dans un endroit où vous ne serez pas interrompu.

Définissez vos objectifs : Que voulez-vous accomplir avec cette conversation ? Voulez-vous simplement informer la famille de la situation, ou souhaitez-vous obtenir son consentement pour certaines décisions ?

Pendant la conversation :

Commencez par un sujet neutre : Commencez par parler du bien-être général du résident, de ses humeurs, de ses activités et de ses relations avec les autres résidents.

Introduisez le sujet de la vie affective et sexuelle de manière délicate : Vous pouvez dire quelque chose comme : "J'aimerais également parler de la vie affective et sexuelle de [nom du résident]".

Soyez clair et direct : Expliquez à la famille ce que vous avez observé et ce que vous en pensez. Utilisez un langage simple et direct, en évitant les euphémismes ou les insinuations.

Soyez à l'écoute : Donnez à la famille la possibilité de poser des questions et de partager ses préoccupations. Écoutez attentivement et répondez à leurs questions de manière complète et honnête.

Respectez les limites de la famille : Il est important de respecter les limites de la famille en matière de divulgation d'informations. Ne partagez pas d'informations que le résident ne souhaite pas que vous divulguiez.

Centrez-vous sur le bien-être du résident : L'objectif de cette conversation est de s'assurer que le résident reçoit les meilleurs soins possibles. Gardez toujours cet objectif à l'esprit pendant la conversation.

Après la conversation :

Récapitulez les points clés : Assurez-vous que la famille comprend bien les informations que vous avez partagées.

Offrez votre soutien : Faites savoir à la famille que vous êtes disponible pour répondre à ses questions ou pour lui apporter son soutien.

Documentez la conversation : Notez les points clés de la conversation et les décisions qui ont été prises. Partagez cette documentation avec les autres membres de l'équipe de soins du résident.

Voici quelques phrases utiles pour démarrer la conversation :

"J'aimerais parler avec vous de la vie affective et sexuelle de [nom du résident]."

"Nous avons observé que [nom du résident] a des sentiments pour [nom du résident] et qu'ils passent du temps ensemble."

"[Nom du résident] a exprimé le désir de..."

"J'aimerais connaître vos pensées et vos sentiments sur cette question."

"Que pouvons-nous faire ensemble pour soutenir [nom du résident] ?"

N'oubliez pas que la communication avec la famille est un processus continu. Vous devrez peut-être avoir plusieurs conversations avec la famille au fil du temps, à mesure que la situation du résident évolue.

En plus des conseils ci-dessus, voici quelques ressources qui peuvent vous être utiles :

Charte des droits et libertés de la personne âgée dépendante : https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/charte_2007_affiche-2.pdf



En Conclusion
La vie affective et sexuelle est une part importante de la vie humaine, et cela ne s'arrête pas à l'entrée en EHPAD. En brisant les tabous, nous pouvons créer un environnement plus respectueux et inclusif, où les personnes âgées peuvent vivre leur sexualité de manière épanouie et consentie.
Il ne faut pas hésiter à Demandez de l'aide : Si vous avez des difficultés à comprendre ou à gérer le comportement sexuel d'un résident, n'hésitez pas à demander de l'aide à un professionnel. Il existe de nombreuses ressources disponibles pour vous aider, notamment des médecins et des psychologues .
Il est important de se rappeler que chaque personne est différente et que la meilleure façon de comprendre le désir sexuel d'un résident est de lui parler directement et de l'écouter attentivement.
J'espère que cette présentation vous a permis d'en savoir plus sur ce sujet important

Communiquer avec la famille sur la vie affective et sexuelle d'un résident en EHPAD.

Charte /procédure 

Consentement mutuel 

Afin d’être au plus prêt des attente

de la loi 2002-2,  et parmi les formations externes proposées par l'établissement les besoins affectifs et sexuels des personnes âgées est un des thèmes qui est traité. Ces besoins sont donc pris en considération dans la démarche qualité mais principalement mis en valeur dans la thématique de l’intimité.

Les besoins de cette nature sont pris en considération au cas par cas et chaque fois que la situation se présente mais ils ne sont pas questionnés en amont.

Choix des enquêtés

Concernant les professionnels, j’ai interviewé une AS de jour, une AS de nuit, une infirmière, la

psychologue, le directeur de l’établissement.

Concernant les non-professionnels, j’ai interviewé deux résidentes et deux membres familles : la

sœur d’une résidente pour le premier cas et la fille d’un résident pour le deuxième cas. J’ai ciblédes familles que je savais réceptive à la thématique abordée.

Le tabou de la vie affective et sexuelle

Il ressort de façon unanime que cette dimension est de l’ordre du tabou que ce soit pour les

professionnels, les résidents et les familles.

Le besoin et le droit à la sexualité ne ressort pas explicitement dans les différents documents de

l’établissement. Seul le droit à l’intimité est mis clairement en vale

Concernant les témoignages des résidents, l’une d’entre elles met en valeur l’impact de la culture

générationnelle : « je suis restée longtemps sans connaitre la vie sexuelle, on n’en parlait pas à

table. Maintenant les jeunes, ils savent… ».

Pour une famille : « oui, c’est dur de faire comprendre que c’est un besoin auquel il a droit, le

regard de la société est injuste là-dessus ! »

 

 

 

 

Engagement de la structure

Éviter que l’exercice de la vie affective et sexuelle se vive dans la clandestinité, le
silence et la culpabilité. La recherche de plaisir et le fantasme doivent pouvoir
s’exprimer et être respectés au sein de l’établissement dans les limites de la loi et du
« bien vivre ensemble ». 
 Donner la parole à la personne handicapée, ne pas savoir à sa place, cheminer avec
elle, reconnaître ses difficultés spécifiques sans porter de jugement de valeur, sans
tenter de lui inculquer nos propres valeurs.
 Entendre la personne handicapée dans la découverte de son propre corps, et celle de la
différence des sexes.
 Garantir le respect du « consentement libre et éclairé ».
 Faciliter l’expression des questions relatives à la vie affective et sexuelle. Offrir des
lieux d’écoute à cet effet, sans devancer des questions qui ne sont pas présentes, ni
chercher à éveiller une sexualité qui ne se manifesterait pas déjà.
 Donner des informations adaptées, prenant en compte les disparités possibles entre le
développement physique, cognitif et affectif de la personne, et en adéquation avec ses
préoccupations réelles.
 Aider la personne à intégrer la notion d’intimité, l’aider à adopter une manière d’être
valorisante pour elle même.
 Rechercher chaque fois que possible le consentement éclairé de la personne en matière
de contraception.
 Se contraindre à réfléchir et à tenter de trouver des solutions dès lors qu’un résident
manifeste explicitement une demande ou un besoin d’ordre sexuel, associé à une
difficulté.
 Ne pas évoquer la sexualité avec un langage ou des images l’inscrivant dans un
registre sale ou honteux.
 Avoir recours à des professionnels spécialisés extérieurs à l'établissement dans les
situations délicates ne trouvant pas de solutions en interne (Centre de Planification,
Sexologue...).
 Mettre en œuvre des moyens d'informations et de prévention permettant de maîtriser
au mieux les conséquences de la vie affective et de la sexualité, dans les limites du
libre-arbitre de chaque individu, tel que défini par la Loi

Exemple

La vie affective et sexuelle des personnes âgées en maison de retraite ne doit pas être limitée à la seule dimension sexuelle, mais doit aussi inclure des aspects relationnels et émotionnels essentiels pour leur bien-être. Par exemple, dans le cas d'un couple où la femme est en unité protégée en raison de sa pathologie Alzheimer et où le mari se trouve dans un autre service, il est crucial que les soignants facilitent des rencontres régulières et intimes entre les conjoints. Ces moments de partage permettent de maintenir le lien affectif, de soutenir la santé mentale et émotionnelle des deux partenaires, et de préserver une certaine qualité de vie malgré les défis posés par la maladie. Les soignants peuvent organiser ces rencontres en tenant compte des besoins spécifiques de chacun, en créant un environnement sûr et confortable, et en respectant la dignité et l'intimité du couple.


La vie affective et sexuelle des personnes âgées en maison de retraite ne doit pas être réduite à sa seule dimension sexuelle, mais doit également englober des aspects relationnels et émotionnels cruciaux pour leur bien-être. Par exemple, dans une situation où le mari est violent envers sa femme, une séparation peut être nécessaire pour assurer la sécurité de cette dernière. Cependant, le personnel soignant peut continuer à maintenir une forme de relation de couple sous surveillance étroite. Des rencontres encadrées et sécurisées peuvent être organisées pour permettre au couple de conserver un lien, tout en garantissant la sécurité et le bien-être de la femme. Ces mesures permettent de gérer des dynamiques complexes et de respecter les besoins émotionnels des deux partenaires, tout en priorisant la protection contre la violence. Les soignants doivent être formés pour gérer de telles situations avec sensibilité et compétence, assurant ainsi un équilibre entre lien affectif et sécurité.


La vie affective et sexuelle des personnes âgées en maison de retraite implique souvent des situations complexes nécessitant une gestion délicate et respectueuse de la part du personnel. Par exemple, considérons une situation où deux résidents âgés se rapprochent intimement, malgré le fait que l'un des résidents reçoive régulièrement la visite de son conjoint.

 

Voici comment le personnel peut gérer une telle situation :

 

### Exemple

Madame Dupont et Monsieur Martin, résidents de la même maison de retraite, développent une relation intime. Madame Dupont est régulièrement visitée par son mari, Monsieur Dupont, qui vit à l'extérieur de l'établissement.

 

#### Conseils et Recommandations pour la Gestion de cette Situation :

 

1. **Observation et Discrétion** :

   - Le personnel doit observer discrètement la situation pour évaluer la nature de la relation entre Madame Dupont et Monsieur Martin, tout en respectant leur vie privée.

 

2. **Discussion avec Madame Dupont** :

   - Une discussion respectueuse et privée avec Madame Dupont peut aider à comprendre ses sentiments et intentions. Il est essentiel de s'assurer que la relation est consensuelle et souhaitée par elle.

 

3. **Évaluation des Besoins Émotionnels** :

   - Évaluer les besoins émotionnels de Madame Dupont. Parfois, des relations intimes en maison de retraite peuvent combler des besoins d'affection et de compagnie non satisfaits.

 

4. **Communication avec Monsieur Dupont** :

   - Une communication délicate avec le mari de Madame Dupont, Monsieur Dupont, est essentielle. Il doit être informé de la situation de manière sensible, en respectant les sentiments de tous les partis impliqués. Le personnel peut offrir un soutien pour aider à gérer ses réactions et ses émotions.

 

5. **Soutien Psychologique** :

   - Proposer un soutien psychologique à Madame Dupont, Monsieur Dupont et Monsieur Martin. Des professionnels de la santé mentale peuvent aider à naviguer les sentiments complexes qui surgissent de cette situation.

 

6. **Respect de l'Autonomie** :

   - Il est crucial de respecter l'autonomie et la dignité de Madame Dupont et de Monsieur Martin. Ils ont le droit de former des relations intimes, tant que celles-ci sont consensuelles.

 

7. **Médiation et Conseils** :

   - Organiser des séances de médiation ou de conseil pour le couple, s'ils le souhaitent, afin de discuter ouvertement des sentiments et des dynamiques de leur relation.

 

8. **Création d'un Environnement Respectueux** :

   - Assurer que tous les résidents et leurs familles sont traités avec respect et que leurs droits à la vie privée et à l'autonomie sont protégés. 

 

En appliquant ces recommandations, le personnel de la maison de retraite peut gérer la situation avec sensibilité et respect, en tenant compte des besoins émotionnels et des droits des personnes âgées impliquées.


Lorsqu'une situation similaire se présente mais implique des résidents atteints de la maladie d'Alzheimer, la gestion doit être encore plus attentive et spécialisée, en raison de la vulnérabilité et des capacités cognitives réduites des personnes concernées. Voici un exemple et des recommandations spécifiques pour gérer cette situation :

 

### Exemple

Madame Dupont et Monsieur Martin, tous deux résidents de la même maison de retraite et atteints de la maladie d'Alzheimer, développent une relation intime. Madame Dupont est régulièrement visitée par son mari, Monsieur Dupont, qui vit à l'extérieur de l'établissement.

 

#### Conseils et Recommandations pour la Gestion de cette Situation :

 

1. **Évaluation du Consentement** :

   - Évaluer si Madame Dupont et Monsieur Martin peuvent donner un consentement éclairé malgré leur maladie. Le personnel doit être formé pour identifier si les résidents comprennent la nature de leur relation et sont capables de donner leur consentement de manière cohérente.

 

2. **Observation Continue** :

   - Surveiller la relation de près pour s'assurer qu'elle reste consensuelle et respectueuse. Les soignants doivent être attentifs aux signes de détresse ou de confusion chez les deux résidents.

 

3. **Engagement de la Famille** :

   - Impliquer les familles des résidents dans les discussions. Informer Monsieur Dupont de la situation avec tact et sensibilité, et offrir des conseils sur la manière de gérer ses émotions et ses attentes.

 

4. **Soutien Multidisciplinaire** :

   - Faire appel à une équipe multidisciplinaire, incluant des psychologues, des travailleurs sociaux et des professionnels de santé spécialisés en gériatrie, pour évaluer la situation et fournir un soutien adapté aux résidents et à leurs familles.

 

5. **Environnement Sûr et Structuré** :

   - Créer un environnement sécurisé et structuré où les résidents peuvent interagir sous supervision, minimisant ainsi les risques de malentendus ou d'abus involontaires.

 

6. **Activités Thérapeutiques** :

   - Proposer des activités thérapeutiques et sociales adaptées aux besoins cognitifs des résidents, qui peuvent aider à combler leurs besoins d'affection et de compagnie de manière sécurisée.

 

7. **Communication Claire** :

   - Utiliser une communication claire et répétitive pour expliquer la situation aux résidents, en respectant leur capacité de compréhension fluctuante.

 

8. **Respect de la Dignité** :

   - Maintenir le respect de la dignité et de l'autonomie des résidents autant que possible. Même avec des capacités cognitives réduites, les personnes âgées ont le droit à une vie affective.

 

9. **Plan de Suivi** :

   - Mettre en place un plan de suivi régulier pour évaluer l'évolution de la relation et ajuster les mesures de soutien en conséquence.

 

10. **Formation du Personnel** :

    - Former continuellement le personnel sur les particularités de la maladie d'Alzheimer, notamment en ce qui concerne le consentement et les relations interpersonnelles.

 

En suivant ces recommandations, le personnel de la maison de retraite peut gérer de manière appropriée et respectueuse les relations intimes entre résidents atteints de la maladie d'Alzheimer, en assurant leur bien-être et en respectant leur dignité.

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Commentaires

  • Vera72

    1 Vera72 Le 24/06/2014

    Bonsoir,
    Je suis pour la sexualité de la personne âgée en EHPAD, elle a besoin d'attentions que le soignant ne peut pas lui donner. Pour ma part, je souhaiterai suivre une formation sur la sexualité en institution, mais pour le moment, l'établissement ou je travaille n'en propose pas.
  • sam

    2 sam Le 24/06/2014

    à mon avis c'est pas demain que l'on aura des formations de ce type, c'est à nous soignant d'avoir et de partager notre vision sur cette forme de continuité ,de la vie
  • nathalie48

    3 nathalie48 Le 06/08/2014

    Coucou, je ne trouve pas normal que la majorité des instituts ne prenne pas en compte la sexualité des résidents avec adaptation selon le cas,pour l'épanouissement de ces derniers.cela devrait être rajouté dans la chartre de la personne dépendante.A bientôt
  • gego

    4 gego Le 23/08/2014

    ola
  • marc

    5 marc Le 25/08/2014

    alors que dans certain Etablissement la vie sexuelle des personnes âgées est présenté comme un symptôme indésirable de la « maladie » il nous reste beaucoup de chemin à parcourir pour prendre en compte les besoins sexuels des résidents âgés des communautés gay, lesbienne,
  • nathalie

    6 nathalie Le 25/08/2014

    les attitudes négatives des membres de la famille peuvent se comprendre surtout si c'est la femme qui rend visite à son mari qui présente une démence et qu'elle le retrouve main dans la main avec une autre résidente
  • Tom

    7 Tom Le 10/02/2020

    Bonjour savez vous comment postulez pour être aide à la vie sexuel pour personne handicapées ou retraité ?

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